La commission électorale nationale indépendante (CENI) avait fixé le 27 décembre 2019 comme date limite du dépôt de candidatures pour les législatives du 16 février 2020. Mais la Ceni est revenue vendredi soir sur sa décision ; la date limite du dépôt de candidatures pour les législatives est rallongée jusqu’à lundi 30 décembre 2019. Mais ce recul de la Ceni quant à sa décision serait perçu par certains observateurs comme « œuvre » du pouvoir de ménager l’opposition plurielle afin de participer aux législatives ; mais bien entendu, si elle désire participer.
Quels sont les risques pour le pays si l’opposition ne participe pas au scrutin ?
D’abord, l’opposition serait sur des charbons ardents : les manifestations contre la nouvelle Constitution ont été un lourd tribut pour elle sur le plan financier, voire humain. On sent de plus en plus l’essoufflement au sein d’elle. Ses membres se lorgnent du bout en bout, de voir si l’autre ne trahira pas à la dernière minute pour aller déposer sa liste pour les législatives.
L’UFDG et l’UFR et les petits partis qui gravitent autour d’elles sont dans la dynamique dure : ils exigent au Parti au pouvoir de renoncer à son projet de nouvelle Constitution ; enlever du fichier « les mineurs enrôlés », et dépouiller les questions relatives aux élections communales du 4 février 2018. Parmi les partis politiques de l’opposition, certains n’hésitent pas de dire que les législatives n’auront pas lieu ; mais la Ceni suit son chemin – et vu la cadence de ses travaux, reste pour l’heure, droit dans ses bottes pour tenir à date les élections.
Le pouvoir guinéen sait qu’en allant à ces élections qu’il ne risque pas grand-chose. Au Bénin, l’opposition continue d’essuyer ses larmes après son refus de participer aux législatives du 28 avril dernier. La réponse de Patrice Talon a été claire : « « Je ne peux pas, pour le plaisir des uns, accepter de tordre le cou à la loi… », c’était la réponse de Talon à son opposition. Et ses partenaires techniques et financiers sont restés silencieux sans prétendre rallumer le feu au pays.
En Guinée, l’opposition risque le même sort: les élections auront lieu à date; pas péril en la demeure; les coopérations de la Guinée avec ses partenaires vont continuer; la Cedeao viendra pour essuyer les larmes de l’opposition afin de privilégier la paix. Le mieux pour l’opposition, serait à présent de participer aux législatives prochaines !
Alpha Barry