L’enjeu est régional. La Guinée-Bissau compte beaucoup pour la Guinée, à cause non seulement des frontières que les deux pays partagent mais aussi pour leurs relations historiques depuis une fois l’indépendance acquise par la Guinée-Bissau.
Ce mercredi 1er janvier 2020, la commission électorale a annoncé que le candidat du Madem a remporté provisoirement le second tour de l’élection présidentielle avec 53,55% des voix contre 46,45% des voix pour le candidat du PAIGC, Domingos Simoes Pareira qui conteste aussitôt les résultats.
Mais Conakry observerait cette situation de près ; on sait que le président Alpha Condé ne serait pas très ami avec le nouveau président élu de la Guinée-Bissau, s’agissant de Sissoco Umaro Embalo. Pour cause : celui qui se fait appeler « général du peuple » a été le premier à déclarer la guerre à Alpha Condé ; février 2017, quand le président guinéen a été choisi par ses pairs de la CEDEAO devant être médiateur en Guinée-Bissau, Umaro Embalo a immédiatement récusé Alpha Condé l’accusant de « jouer un rôle négatif », et a même demandé son remplacement. C’est une « guerre » ouverte pour Conakry, dont Alpha Condé chercherait à relever le défi.
Une fois sa victoire annoncée, Embalo ne cache plus son amitié avec le président Macky Sall. Dans une interview qu’il a accordée à la TFM du Sénégal, Umaro Embalo affirme que le président Alpha Condé a tout fait pour qu’il ne soit pas président (…) avant d’ajouter : « les attaques entre lui et moi, c’est fini ; nous ne sommes pas Senghor et Sékou Touré ».
Mais au-delà de sa brillante victoire au second tour de l’élection présidentielle, moult observateurs avancent que le président Alpha Condé n’a pas dit son dernier mot.
Makoura Deen