Le président Alpha Condé a pris lundi un décret pour reporter la date des élections législatives, du 16 février au 1er mars 2020. Mais c’est une nouvelle qui ne surprend guère certains Guinéens. Parce que les religieux avaient entamé des démarches auprès du président Alpha Condé dans l’idée de reporter ces élections. L’opinion dans sa grande majorité était divisée sur cette perspective. Les regards étaient portés sur la commission électorale nationale indépendante (CENI) pour le respect de cette deuxième date des législatives.
En effet, l’organe chargé des élections en Guinée, la CENI, avait dorénavant reporté une fois la date de ces élections législatives. C’était le 28 décembre 2019, mais la CENI et l’OIF avaient ensuite proposé la date du 16 février 2020, comme celle tenable.
Aujourd’hui tout porte à croire que la CENI serait rattrapée par ses multiples dissensions. Cet organe hautement politique avait autant été l’objet dans le passé de multiples cacophonies. Les opposants en son sein ont toujours accusé le président de l’institution d’être inféodé au pouvoir exécutif. Cette réalité rend difficile le travail de la CENI. N’oublions pas, ce contexte a favorisé les tensions dans le pays, entraînant de facto des morts.
Les opposants : Cellou, Sidya et autres, ont mis gravement en mal ce présent processus électoral. La nature de leurs revendications, sans doute, vise à altérer profondément tout le processus électoral. Les opposants récusent le président de la CENI. Le fichier électoral est au cœur d’un quiproquo infini. Les commissaires de l’opposition ont quitté la CENI. Presque l’allure de l’opposition vise le renversement de tout le processus électoral.
Aujourd’hui, le temps et la réalité politique sont comme une bourrasque qui pousse le président de la République à aller plus vite aux législatives sans certains partis politiques. En réalité, le profit que les opposants cherchent à présent, c’est bien de voir le président Alpha Condé, se prononcer publiquement, qu’il n’est pas candidat en 2020.
Alpha Condé peut-être aurait compris les attentes de ces partis politiques. On ne sait déjà quelle sera la pesanteur du temps. Si le président parvenait à céder à leurs desideratas, le locataire du Palais Sékhoutouréya perdrait les soutiens de ses militants. En un mot, il sera seul à bord d’une situation politique complexe et dangereuse. Donc, il est entre le marteau et l’enclume pour une mise en cause générale des législatives…
Alpha Barry pour la rédaction