Le Parlement européen a adopté récemment, en séance plénière, une résolution (de nature pas contraignante) au nombre de 19 points sur la Guinée. Ces points font cas sur le sujet relatif au changement de Constitution en débat au pays, qui sera matérialisé par le vote d’un référendum le 1er mars prochain. Le plus jeune candidat du RPG arc-en-ciel sur la liste nationale à Kissidougou, Nestor Kagbadouno, est celui qui relativise cette résolution dont certains acteurs de l’opposition prennent pour trophée de guerre. (Entretien !)
Quelle appréciation faites-vous du contenu de la résolution ?
Le texte de la résolution du parlement européen n’a nullement condamné la tenue des élections couplées en République de Guinée. Il survole de manière évasive des prétendues violations des droits de l’homme, de la nécessité d’organisation des enquêtes judiciaires transparentes, de la garantie de la liberté d’expression et du droit de manifester.
Ce qui est à regretter dans cette résolution c’est l’inadéquation entre son contenu et les réalités sociopolitiques guinéennes. En lisant le texte de la résolution on peut aisément s’apercevoir que les parlementaires qui l’ont proposé se basent sur un faisceau de fausses informations fournies par quelques ONG basées Guinée. Pour preuve, comment peut-on dire que le droit de manifestation n’est respecté alors que depuis quelques mois les membres du FNDC sont dans la rue en Guinée. En effet, excepté une volonté manifeste de ternir l’image de la gouvernance actuelle, nul ne peut raisonnablement soutenir la thèse d’une régression du niveau de respect des droits humains en Guinée.
Pour vous, quelle est la portée juridique de cette résolution à l’égard de l’Etat guinéen ?
Le texte voté par le parlement européen n’est qu’une résolution. Or une résolution n’est qu’un texte adopté par une assemblée (organe délibérant) qui n’a, en droit, aucune force contraignante. Cette résolution n’impose aucune obligation aux Etats membres de l’Union européenne de prendre une position quelconque à l’égard de l’Etat guinéen. Donc je ne vois ne pas en quoi cette résolution est constitutive d’un obstacle à la tenue des élections couplées le 1 er mars 2020. Par ailleurs, faut-il préciser que le parlement européen n’est qu’un organe constitué d’une organisation communautaire (l’Union européenne). De surcroit, notre Etat n’étant pas membre de cette organisation, ses actes unilatéraux ne lient nullement les autorités de notre pays. Juridiquement, c’est un non-événement !
Pensez-vous que cette résolution constitue une victoire politique de l’opposition guinéenne ?
Cette question a vraiment la raison d’être posée. En effet, depuis le vote de cette fameuse résolution, on a constaté un élan d’enthousiasme chez les membres du FNDC. Cette réaction ne peut, en effet, pas être surprenante. Le contraire l’aurait été! En manque de stratégie, l’incrédible opposition politique guinéenne qui sert du FNDC comme son bouc émissaire est actuellement à la conquête des soutiens étrangers car elle sait ne plus être en mesure de compter sur le peuple de Guinée qui a compris sa lâcheté et est actuellement en train de désavouer son entêtement dans une démarche ni démocratique ni républicaine. Celle de s’opposer à la tenue d’une élection.
Propos recueillis par Makoura