OPINION – En Guinée, l’organe en charge des élections s’appelle la commission électorale nationale indépendante (CENI). Elle a été mise en place en octobre 2007. Son obtention est l’œuvre d’une âpre lutte des partis politiques qui ont marqué la vie démocratique du pays de la dernière double décennie. Mais certaines considérations font que le Guinéen oublie vite et jette aveuglement l’opprobre sur son adversaire – alors que la vie du peuple ne s’arrête jamais. Elle peut connaître des moments de contours historiques.
L’orgueil de la souveraineté nationale, autrefois reluisant, s’est assombri. Parce que les acteurs politiques censés garantir le jeu politique, chacun de son côté, tire le bon drap et laisse le reste aux autres.
La composition de la CENI est problématique. Elle dénote de l’envie de chaque parti politique de veiller au sein de l’institution électorale pour constater les travaux, et en effet, la loi électorale leur donne cette prérogative. Cette situation n’a pas manqué les acteurs neutres à se pencher sur une CENI moins politique et dans la pratique, plus technique.
Si d’un côté à l’autre, la CENI joue le rôle de gardienne pour la transparence électorale. Soyons honnête de dire aussi qu’elle ne peut jouer son rôle sans cris des partis politiques. C’est le parfum même de la démocratie.
Imaginez de Loucény Camara à Bakary Fofana (deux présidents de la CENI qui ont été voués aux gémonies), n’ont jamais eu le cœur libre pour conduire avec foi le processus électoral en Guinée. Tous les deux ont été traités de partisans proches du pouvoir – et alors qu’ils étaient issus de la société civile qui envoie en effet des représentants à la CENI.
Le pouvoir et l’opposition ont à part égale des représentés à la CENI – dont les membres clés occupent des postes stratégiques. Cette configuration devait donner l’intelligence à certains Guinéens de constater que le problème n’est pas la CENI mais plutôt aux partis politiques qui attisent le feu au sein de l’institution. Certains commissaires oublient même que notre vie démocratique a encore juste neuf (9) ans…
La solution aujourd’hui serait que l’État, lui-même, mesure les enjeux de tout le contour du processus électoral en cours afin d’en tirer les conséquences, s’il faut s’amuser à la vie du peuple parce que certains points du jeu démocratique seraient en panne ou qu’il renverse (tout) pour nous ramener au point zéro.
Somme toute, l’État souverain de Guinée a la solution…
Siaka Sidibé