L’alarme sonne plus haut en Guinée pour alerter les autorités du pays à prendre plus de mesures rigoureuses pour endiguer la propagation du coronavirus.
Depuis la confirmation du premier cas au Covid-19, s’agissant d’une citoyenne Belge, au mois de mars dernier, l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) a semblé rassurer dans un premier temps le peuple de Guinée, qu’avec l’expérience de la maladie à virus Ebola, donc la gestion de la pandémie du Covid-19 pouvait être (si facile) à contenir. Mais hélas ! les chiffres journaliers de l’ANSS sur le niveau de contagion au Covid-19, provoquent dans l’opinion une psychose nationale qui ne dit pas son nom, au-delà même des appels incessants du chef de l’État Alpha Condé à l’endroit du personnel soignant afin de s’unir pour vaincre la pandémie.
Aujourd’hui, la Guinée a dépassé le chiffre « 1000 » en termes du niveau des personnes contaminées au Covid-19. La prise en charge de ces personnes positives à la maladie pose déjà un problème. Le délai du test des contacts au Covid-19, pour l’heure, ne semble pas être suivi d’effet avec les résultats qui ne devraient pas en principe dépasser les 24 h.
À ce stade de contamination au Covid-19, sans minimiser l’effort inestimable déjà déployé par nos services sanitaires, il est aujourd’hui urgent que l’armée nationale s’ajoute à ces milliers d’efforts afin de vaincre la pandémie qui gagne le terrain avec un élan inquiétant.
La roue de lutte contre le coronavirus ne sera pas réinventée. On fait comme les autres Etats affectés par la pandémie, qui ont su à temps, prendre des mesures draconiennes.
Tout le monde sait que l’armée, en effet, innove rapidement face à n’importe quelle urgence – et d’où qu’elle provient. Les premiers pays durement affectés par la pandémie, ont eu le soutien des forces de l’ordre. Par exemple, pour faire respecter les mesures de confinement, en dépit que la Guinée ne soit pas à ce niveau de recommandation.
Aujourd’hui, personne n’hésite à marteler que les autorités sanitaires sont débordées par la pandémie, à partir du moment où le pays est dans l’ordre de plus de mille cas positifs au Covid-19. C’est pour cette raison que notre armée doit être en première ligne dans la guerre contre le virus.
Les pays, comme Italie, frappé durement par le Covid-19, a finalement fait appel à l’armée, aux médecins et infirmiers militaires, pour prêter main-forte aux hôpitaux civils, et les effectifs de l’armée sont aussi déployés pour la construction des hôpitaux de campagne devant accueillir les personnes malades au Covid-19. L’armée est encore intervenue dans le transport des corps des victimes de la pandémie.
En Guinée, au lieu de payer les sociétés privées pour désinfecter quelques endroits de la capitale Conakry. Pourquoi, l’armée ne peut pas être déployée en effet dans les 33 préfectures du pays pour des missions de désinfection ?
Récemment, le chef de l’État, sûrement avec le conseil des médecins, a exigé aux populations le port des bavettes. Mais l’application de cette mesure, vu le stade actuel de propagation au Covid-19, ne peut se faire sans l’aide de l’armée.
En effet, l’armée peut participer à la fabrication des masques pour donner aux populations et au personnel soignant qui se plaint d’une pénurie sur le terrain. Voyons tout près le Sénégal !
Maintenant, et sans plus retarder, l’armée doit se mettre à la disposition du dispositif sanitaire et civil pour accomplir des missions à la place du « Coronabusness ».
Le chef de l’Etat, Commandant en Chef de l’armée, doit sans hésiter, prendre un décret pour réquisitionner les forces de défense et de sécurité afin de se joindre aux efforts de nos braves médecins jusqu’à la fin de la pandémie, car elles sont les mieux organisées, disciplinées et surtout hiérarchisées. Cela pourrait mieux aider en lieu et place des querelles de leadership au sein de l’ANSS et entre le ministère de la Santé et l’ANSS.
Mieux vaut tard que jamais !
Moussa Diabaté, Journaliste