Depuis 2010, ayons le courage de le dire : la Guinée évolue politiquement au rythme d’une bulle qui dégage d’un air inquiétant. Le vieux briscard politique, Alpha Condé, qui est élu sous le sceau du RASSEMBLEMENT, notamment aux résultats contestés par son coriace adversaire Cellou Dalein Diallo, gouverne encore le pays avec la standing-ovation d’une partie du peuple. Toujours, est-il qu’en Guinée, l’opposition constitue à la fois un facteur de stabilité et de déstabilisation nationale. Et tout se passe sous l’œil coincé d’une société civile en mal de définition du rôle de son entité.
Octobre 2020, c’est demain. L’essentiel de l’opposition qui constitue l’équilibre politique est sur le point d’une démission démocratique. Frustrée d’abord de la tenue du scrutin du 22 mars 2020, dont elle avait ferraillé pour que ces élections ne se tiennent pas à date. Mais la CENI (commission électorale nationale indépendante) avec notamment ses lots de contestations à l’interne, a organisé ces élections qui étaient très chères au président. Parce qu’une partie du scrutin concernait le projet de changement constitutionnel dont au vu de certaines opinions, donnerait la possibilité au président Alpha Condé se représenter de nouveau.
Aujourd’hui, ayons le courage de dire que le conteur de la limitation des mandats est mis à zéro. Avec la quatrième République, le président Alpha Condé pourrait (s’il veut) se présenter à une quelconque présidentielle à la limite de deux mandats. Mais les opinions favorables à l’alternance perçoivent cette idée comme une régression démocratique et pourrait mettre en mal la stabilité du pays.
Récemment, la CENI a proposé la date du 18 octobre 2020 pour la tenue de l’élection présidentielle. Mais l’opposition dont Cellou, posent des conditions. L’annulation du double scrutin du 22 mars 2020, est une des exigences de l’opposition. Mais la CENI, sous la conduite de Kabinet Cissé, continue ses travaux avec d’autres acteurs qui animent en partie le nouveau parlement guinéen.
En somme, pour l’avis de certains observateurs, il serait mieux aujourd’hui que le pouvoir en place reparte ou définit un nouveau contrat politique avec l’opposition dans l’optique de respecter le calendrier proposé par la CENI. Dans ce contrat, la concertation mutuelle sous la tutelle des Guinéens neutres, serait un bon sésame en vue de pacifier le pays et aller vers la présidentielle (avec ou sans Alpha Condé). Dans tous les cas, l’apocalypse n’est pas une solution. Nous sommes avant tout des Guinéens !