Nous sommes en 2020, la Guinée se trouve face à une réalité politique qui tire son origine dans son passé lointain et celui également du récent. Mais tout se fait avec l’aide d’un système qui pèse désormais sur l’avenir de chaque dirigeant guinéen. S’agissant du maintien d’un chef d’Etat au pouvoir.
Le premier président guinéen, Ahmed Sékou Touré a fait 26 ans au pouvoir. Le deuxième, Lansana Conté en a également fait 24 ans – et une situation de transition en 2008 a failli maintenir des militaires au pouvoir. Mais in fine, le pays a vu élire en 2010 son premier président (démocratiquement élu), en la personne d’Alpha Condé, président du Parti RPG.
L’actuel paysage politique guinéen est à la fois issu du passé dictatorial récent et d’une éventualité politique qui ne donnerait pas le gage d’une culture d’alternance politique. Parce que ceux des politiques issus de l’opposition ont été de la manière forte la colonne vertébrale de l’ancien régime. Dès lors, nous sommes face à la phobie de voir se perpétuer en Guinée un pouvoir sans alternance et d’une opposition dont le visage n’assure point l’espoir démocratique. Il y a évidemment un vide dans ce landerneau politique : manque du sang neuf ; des leaders dont leur opinion transcende des communautés (sont rares ou presque n’existent pas pour l’heure). Donc, le problème demeure – et la société civile est en manque de saisir son rôle.
Aujourd’hui, le pays a besoin de la discipline et d’un dirigeant orienté vers le développement national. Mais cette situation ne va pas sans conséquence : rattraper le retard de la Guinée est un pari fou et risqué. Parce que le système politique actuel de la Guinée est dominé par l’ethnie et des grands électeurs régionaux issus de l’administration garantissent également le pouvoir politique. Donc, le problème de la Guinée ne résume pas uniquement sur la limitation du mandat à deux ; il s’agit de doter le pays d’une conscience nationale patriotique, gage de notre développement.