[TRIBUNE] Pour son premier mandat de la IVe République, Alpha Condé montre un air confiant aux Guinéens. Il veut gouverner autrement. L’expression est lourde de sens. Elle interroge sa propre gouvernance par rapport à certaines pratiques des cadres véreux qui s’enrichissent sur le dos du contribuable. Mais d’ores et déjà nombreux guinéens portent le doute sur la volonté du président de parfaire radicalement son système. Sortant d’une élection présidentielle aussi périlleuse comme celle du 18 octobre 2020, Alpha Condé ne doit en aucun s’amuser avec l’expression ‘’gouverner autrement’’. Et ce n’est ni un quelconque sondage qui doit le faire plier de changer sa direction actuelle.
Il doit mettre fin au copinage. Mettre fin au cloisonnement des clans dans son système. Il doit éviter le parachutage des petits gens qui deviennent par la suite des vaniteux du système au mépris des Guinéens. Aucune influence venant de son entourage ne doit l’influencer. Il doit être sur ses gardes de ne plus nommer des anciens cadres dont la réputation est mal perçue par la population. Alpha Condé doit revaloriser l’administration publique. Il doit donner à chance égale la promotion aux cadres qui ont gravi les échelons dans l’administration.
Sur le plan macroéconomique, le bilan d’Alpha Condé est reluisant sans faute. Sa réélection pour le 1er mandat de la IVe République doit le servir à assainir moralement l’administration publique. Et ce ne sont pas des gens actuellement à ses côtés qui peuvent jouer forcément ce rôle. Alpha Condé doit surprendre le monde. Il s’agit de la réalisation finale de 40 ans de rêves au service de la Guinée. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur une chose : il n’y a plus d’enjeux politiques devant Alpha Condé. Le véritable enjeu qu’il doit remporter, c’est celui d’un défi du développement. Et il se fait avec des hommes et des femmes qui ont une bonne réputation dans l’opinion publique.
Moussa Diabaté, journaliste