Depuis que le président Alpha Condé a commencé la formation du nouveau gouvernement issu de la IVe République, une crise en sourdine apparaît au sein du RPG pour s’opposer au choix du chef de l’Etat en relation avec la confirmation des ministres à leurs postes, dont Mme Zenab Nabaya Dramé. Apparemment, au sommet du parti au pouvoir, le bureau politique national du RPG tente pour dissiper cette fronde. Pour avoir une analyse plus complète de la situation, votre quotidien en ligne a souhaité le point de vue de l’écrivain Souleymane Koita, partisan du parti au pouvoir afin d’apporter quelques réponses. Entretien !
Bonjour M. Souleymane Koita
Bonjour !
Vous qui êtes une des fines fleurs du parti au pouvoir, comment analysez-vous ce ras-le-bol des jeunes du parti pour s’opposer à la reconduction de la ministre Zenab Nabaya et la confirmation des ministres à leurs postes ?
À l’entame, il faut rappeler que la nomination relève du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Le pouvoir et le choix de nomination lui reviennent absolument. Et mieux, sa réélection exprime éloquemment et à suffire la confiance du peuple placée en lui. Dans ce cas, il est le mieux placé pour constituer une équipe qu’il juge être en mesure de l’accompagner dans son combat, celui de faire de la Guinée un pays émergent. Mais aussi, nous avons tous appris dans cette formule vague que le bureau national conteste ces nominations, mais jusque-là personne ne peut vous dire les noms de ceux qui portent cette contestation. Donc faisons beaucoup attention. Pour le cas spécifique de Nabaya, il n’y a que des simples allégations à son encontre. Aucune procédure n’a débouché sur sa condamnation. Donc, il est tout à fait loisible, par respect du principe de la présomption d’innocence qu’elle soit considérée comme innocente. Et de ce fait rien ne fait obstacle à sa nomination, en tout cas juridiquement, tant qu’elle n’est pas déclarée auteure des faits qui lui sont reprochés. Pour finir, je tiens à préciser que [gouverner autrement] ne signifie pas gouverner avec une nouvelle équipe forcément, mais ça intéresse le système, l’orientation politique.
Vous qui êtes un des leaders d’opinion à Siguiri, comment les militants du RPG aperçoivent cette crise là-bas ?
À Siguiri ici, il n’y a pas de crise en tant que telle, les militants ont porté leur confiance au professeur Alpha, et restent confiants qu’il mettra en place une dynamique équipe qui saura répondre aux attentes du peuple. Certains militants avaient quand même cru que gouverner autrement se fait forcément avec une nouvelle équipe, ce qui n’est pas le cas. Gouverner autrement est bien possible avec la même équipe, mais avec des nouvelles orientations cette fois-ci et un suivi rigoureux des cadres.
Estimez-vous que le président Alpha Condé serait pris en otage par son entourage ?
Même pas (rires) tous ceux qui ont côtoyé le président Alpha Condé, même pendant quelques heures ont pu relever que c’est un homme de caractère, de conviction que personne ne peut prendre en otage ou manipuler. Politiquement, c’est un poids, il sait ce qu’il veut et pose comme acte.