C’est lors de la journée mouvementée du 18 août 2020 que le président démocratiquement élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a été démis du pouvoir par un groupe de militaires qui se fait appeler le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) – tandis que le Mouvement du 5 juin et le Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) étaient prêts à s’organiser pour profiter de la transition.
Mais cette envie s’est heurtée plutôt à un illustre inconnu, appelé CNSP. Aucun membre du M5-RFP n’a envisagé le « plan B » au cas où les hommes en uniforme envisageaient de confisquer le pouvoir – tous ont été emportés par la joie de la chute d’IBK. La France, pays étranger, fortement mobilisé dans la lutte contre les groupes djihadistes au nord du Mali, a vite choisi son camp. Paris est resté inerte face à la chute d’IBK. Les militaires, eux, ont accéléré la cadence de la transition, dont entre autres priorités (…) la sécurité.
Le M5 dans la posture du roi des naïfs
Dans toute chute inattendue du pouvoir en place, les mouvements contestataires sont en grande partie les bénéficiaires de la transition. C’est le cas de nombreux pays où la crise politique est récurrente. Le pouvoir s’obtient souvent dans les rues, aux côtés des masses populaires. L’exemple de Madagascar est illustratif où les chefs contestataires devinèrent par la suite des chefs d’Etat. Mais au Mali avec la chute d’IBK, le M5-RFP se complaît dans le regret total. C’est le résultat d’une désorganisation des contestataires au point de jeter le ticket gagnant entre les mains des militaires. Finalement, le Mali va en reculons, dont à sa tête un groupe de militaires qui n’envisagent plus de quitter le pouvoir.
Makoura pour www.alerteur.com