Le collectif des avocats des détenus politiques a organisé un point de presse ce mercredi 24 février 2021 à la maison de la presse pour dénoncer et alerter l’opinion sur des multiples violations des droits de la défense. Ledit collectif se dit être devant une parodie de justice qui se prépare contre ses clients.
En prenant la parole, Me Salifou Béavogui, un des avocats du collectif, a longuement dénoncé les conditions de détention de ses clients : « Ils sont dans ces affaires judiciaires dès après les élections du 18 octobre 2020, mais bien avant, il y a des poursuites qui avaient été engagées contre des acteurs de la société civile, dont Oumar Sylla alias Foniké Mengué. Et après plusieurs d’autres vagues d’arrestations comme l’honorable Ousmane Gaoual Diallo, Chérif Bah, Cellou Baldé, Étienne Soropogui et Aliou Bah.
Après plusieurs mois d’observation, le 09 février 2021, le collectif à relever avec regret le caractère fallacieux des chefs d’accusation, les arrestations arbitraires prolongées et de surcroît, la violation répétée et intolérable des droits de La Défense. Après ce constat, le collectif a fini par comprendre que la justice est là pour satisfaire le ministère public et non pour permettre à la manifestation de la vérité et c’est une situation qui a permis à l’opinion nationale et internationale de qualifier cette procédure de parodie de justice que le collectif ne saurait cautionner ou être associé car les peines étaient déjà programmées.
C’est pour toutes ces raisons que le collectif a décidé le 10 février dernier d’adresser un courrier aux poules de juge d’instruction en charge du dossier au tribunal pour enfant. Le collectif a décidé de suspendre toute participation à un une procédure de ce genre jusqu’à ce que les conditions d’un procès juste équitable et garantissant les droits de La Défense soit réuni. Après cette suspension, le collectif a relevé avec regret l’organisation au tribunal pour enfants de procès d’une vingtaine de mineurs, la distribution fantaisiste des peines et la libération de certains à sa guise et plus grave, le collectif constate l’extraction de leurs clients pour des interrogatoires au fond sans avocats même commis d’office, alors que les faits poursuivis sont de nature criminelle ».
Et pour conclure, Me Béavoquie souligne que ces clients sont mis en isolement, pas de visite pour ses clients, alors que l’avocat doit à tout moment entré en contact avec son client. Il se réserve le droit, dira-t-il, de revenir sur les procédures jusqu’à ce que les conditions d’une procédure juste soient réunies, le collectif maintient sa suspension ; tout de même, espère que ce cri de cœur sera entendu afin de revenir dans la procédure pour pouvoir défendre ses clients.
Propos recueillis par Talibé Bah