En plein XXIe siècle, l’Afrique pleure encore. Les maux sont vastes. Le continent regorge désormais d’une démographie jeune et se développe chaque année. Les dirigeants sont loin de donner des réponses plus ou moins adaptables pour soulager les populations. Le paludisme qui n’est plus dévastateur ailleurs, mais ravage encore une certaine partie du continent.
Les pandémies viennent s’ajouter à des économies sous-développées, dont les richesses ne sont pas partagées équitablement. C’est le désenchantement de tous les jours. En lieu et place de la bonne gouvernance, la politique politicienne occupe les plus désœuvrés. La fracture a atteint son comble dans certains segments sociaux. Le vol de deniers publics et le vain élitisme appauvrissent le peuple. L’éducation nationale jadis le levier de développement des ‘’Pères fondateurs’’, est aujourd’hui malade. Les élites pactisent avec la corruption.
Le tableau est sombre. Les petits esprits se polarisent uniquement sur le modèle démocratique de l’Occident comme si c’était à manger. Durant des années, nombreux dirigeants ont caché la réalité de leurs peuples. Ils construisent les maisons avec du sable mouvant. Dans cette parodie désolante, la jeunesse ne trouve pas son compte.
Cette semaine, l’actualité au Sénégal a réveillé les esprits. Le monde entier a été abasourdi par les images des violences à Dakar et dans certaines villes du Sénégal. Tout ceci a pour définition la mauvaise gouvernance. L’appréciation théorique du FMI et la Banque mondiale sur certaines économies africaines, reste une vaine réalité. La croissance extensive qu’ils nous montrent ne se traduit plus dans le quotidien des Africains. Car la famine et le chômage s’agrandissent davantage.
En effet, des intellectuels craignent d’un éventuel affaiblissement des États africains. En l’absence d’une réponse face à la demande sociale, la violence d’Etat s’installe. Les voix discordantes vont en prison. Ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal n’est pas que singulier, mais c’est pluriel. Il y a un risque d’élargissement de la situation sur tout le continent. La faim n’attend pas. Elle s’invite au débat avec fracas. Les dirigeants sont en ligne de mire de la jeunesse. La stabilité tant rêvée par tous, s’éloigne davantage. Donc, il est temps d’humaniser notre économie au bénéfice des peuples.
Moussa Diabaté, journaliste