Le caractère irréversible du temps risque de s’inviter dans le contexte politique actuel de la Guinée. Les visages connus de ce paysage politique ne seraient plus reluisants face à une génération hyper-connectée. Depuis de nombreuses années, certains Guinéens, appartenant différemment à des formations politiques n’ont connu que des leaders irremplaçables. C’est une réalité qui fait que toute idée du caractère endogène du changement s’essouffle à l’intérieur des partis politiques. La jeunesse d’aujourd’hui semble briser le mythe du culte de la personnalité et de la pensée unique. Cette jeunesse ose mettre ses idées sur les réseaux sociaux qui sont devenus la nouvelle agora pour interagir.
La vitalité de la démocratie doit d’abord exister à l’intérieur de chaque parti politique. Il s’agit de libérer la parole, laisser chacun choir la meilleure idée, de promouvoir les valeurs ancestrales et d’approuver l’amour du prochain. Et tout cela arrive dans un contexte du pluralisme médiatique en plein essor. Maintenant, tout le monde sait désormais que personne en Guinée ne peut confisquer la parole de se libérer. La jeunesse est devenue cette ceinture de feu. Elle a envie d’aller plus vite pour être au cœur de la gouvernance.
Il y a des générations en Guinée qui n’ont connu que des figures politiques comme Alpha Condé, feu Jean-Marie Doré, Feu Siradjo Diallo, feu Bah Mamadou – et avec une nouvelle génération de politiciens qui ont grandi dans l’ancien système de Lansana Conté mais semblent occuper aujourd’hui l’espace politique. Ce sont des politiques comme Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Ousmane Kaba…, il y a encore d’autres qui ont quitté du bateau d’Alpha Condé pour devenir ses adversaires politiques. On peut citer Siaka Barry, Me Abdoul Kabélé Camara…
Encourageons l’émergence de nouvelles figures politiques
Pour donner plus de santé à notre démocratie et d’éviter la considération de l’ethnie dans le choix politique, il serait intéressant que d’autres figures politiques émergent du lot pour assurer la relève. Ce n’est pas facile. Mais il s’agit de s’engouffrer dans un combat de génération ; de donner la chance à ceux et celles dont les idées transcendent les barrières ethniques et régionalistes.
Si nous prenons le Parti au pouvoir, RPG arc-en-ciel comme exemple, il n’a connu que son fondateur, le professeur Alpha Condé. A l’heure même du 3e mandat, personne dans ce grand parti n’ose lever la tête en vue d’émerger du lot. C’est cette pensée unique qui a toujours existé. Tout se fait selon les humeurs du chef. Cette réalité devrait être le combat de la nouvelle génération en vue d’imposer la contradiction à l’intérieur de chaque parti
Pour le cas de l’UFDG dont à sa tête Cellou Dalein Diallo, est en pole position pour des critiques. Candidat malheureux dans trois élections présidentielles avec son lot de martyrs. Ce grand parti devrait aujourd’hui envisager le remplaçant du perdant.
Donc, partant de ces faits susmentionnés, il ne serait pas surprenant demain, de voir venir un inconnu s’imposer, quelle que soit la forme. Car, on plante d’abord l’idée de l’alternance à la racine de chaque parti politique.
Par Makoura