Avant même qu’il ne soit investi en 2010, le professeur Alpha Condé suivait de très près les contrats de construction dans les camps militaires – et qui furent attribués en grande partie à l’homme d’affaires, Kerfalla Camara (KPC) du groupe Guicopres, sous la transition, dirigée à l’époque par général Sékouba Konaté, aujourd’hui en exil.
À l’époque d’ailleurs, le patron de Guicopres n’était pas en odeur de sainteté avec Alpha Condé. Et sur ce, voici ce que le président Alpha Condé disait à l’époque :« Tous les contrats qui sont contraires aux intérêts du peuple de Guinée seront remis en cause. La Banque mondiale a demandé un audit à la Cour des comptes française. Et son rapport nous a demandé de geler tous les contrats signés en 2009 et 2010… », avait-il souligné.
Mais des années après, toujours au pouvoir, le président Alpha Condé semble avoir fait évoluer sa position d’autre fois contre les fossoyeurs de la République. Au cours du Conseil des ministres du 8 juillet dernier, organisé sous sa présidence, notamment par visioconférence, « il a instruit le Ministre en charge de la Défense Nationale de se mettre en rapport avec l’Administration et le Contrôle des Grands Projets en vue de réaliser une étude qualitative portant sur les diverses constructions réalisées et en cours de réalisation dans l’enceinte des camps militaires, ceci pour établir leur conformité avec les caractéristiques techniques définies lors de la passation du marché initial », a-t-il souligné, avant de recommander l’expertise du génie militaire pour l’exécution de tels travaux…
Cependant, l’inquiétude qui taraude l’esprit est de savoir si le locataire de Sékhoutouréya va-t-il mettre en cause les contrats de son très « cher » proche KPC ? -, « pas trop sûr », c’est l’avis de certains observateurs, qui ajoutent par ailleurs que beaucoup d’apparatchiks proches d’Alpha Condé trouveraient leurs intérêts dans ces contrats.