Depuis le 5 septembre 2021, la Guinée est plongée dans une situation inédite de son histoire. Il s’agit du coup d’État contre un président en exercice qui n’était jamais arrivé. Le soudain événement semble être produit à la pelle – une manière de qualifier l’impensable coup de force, comme avait estimé Alpha Condé – il y a quelques années, faisant aveuglément confiance en l’armée – il avait sans cesse martelé à la face du monde qu’il n’y aura pas de coup d’État en Guinée. Mais l’histoire aura finalement raison de sa conviction.
Le pays vit désormais aux couleurs du comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) qui a renversé Alpha Condé – ayant à sa tête un ancien légionnaire français, colonel Mamadi Doumbouya. Les putschistes misent la volonté de sortir la Guinée dans le noir le plus complet. Le chef putschiste s’inspire de Jerry Rawlings du Ghana dans le but de ne pas faire les mêmes erreurs du passé. C’est face à cet épisode nouveau qu’il initie les concertations dans le but de démarrer une totale refondation du pays faisant référence à l’ancien système – puis il va loin dans sa trajectoire – qu’il n’y aura pas de recyclage. Cette idée a été déjà mûrie par le cardinal Robert Sarah à la faveur de ce putsch militaire – interpellant ainsi la junte pour un renouvellement de la classe politique. Mais cette idée est loin d’être prise en compte par le CNRD, puisqu’il vient de sortir publiquement la charte de la transition devant assurer le fonctionnement réel de l’État et de ses institutions – y compris les organes de la transition sans la moindre censure contre les anciennes figures politiques.
Le système est toujours là !
C’est évidemment le serpent de mer que le CNRD devrait y faire face. Si Col. Mamadi Doumbouya a promis de refonder le système – et si cela est vrai, il aura l’accompagnement de tout le peuple de Guinée. Parce que l’opinion publique constatera l’évidente réalité de voir les militaires moraliser la vie politique et administrative.
L’autre pourriture en Guinée, c’est bien cette société civile dont les acteurs s’adaptent à tous les systèmes de gouvernance. Des sources révèlent qu’ils sont les mêmes qui seraient aux côtés du CNRD dans la définition des cadres stratégiques de cette transition. Des noms apparaissent dans les témoignages. Des Dansa Kourouma et sa cohorte, des Naité, des Boua Konaté, des Siaka Barry… des rats qui seraient collés au CNRD dans le but de prendre part au processus de cette transition. C’est justement le point qui pique la colère du peuple de voir le CNRD danser plus vite que la musique.
Makoura pour www.alerteur.com