Invité dans l’émission INFRAROUGE sur la radio continental FM (98.8), ce mercredi 8 décembre 2021, le commissaire Ibrahima Henry Faques, chef de département protection genre et enfance à l’OPROGEM, a débattu sur les violences basées sur le genre avec les chroniqueurs de l’émission. Dans ce packetage des violences faites aux femmes, les viols sur mineures et femmes ont été des sujets saillants du débat.
Le jeune officier de la police judiciaire, commissaire Ibrahima Henry Faques, chef de département protection genre et enfance à l’Office de protection du genre de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) est revenu sur les causes du viol dans nos sociétés.
« Comme je l’ai toujours dit, c’est le travail effectué par l’État et nos partenaires qui fait surface. Quand nous prenons les années 1980, parler du viol, c’est un sujet tabou, parler même du sexe c’est le tabou à cette époque. Les causes sont multiples, elles peuvent être liées à la pauvreté, à l’élévation du taux d’analphabétisme, à la méconnaissance du phénomène, la faible application de la loi, toutes ces choses affectent le phénomène de viol, il faudrait que nous acceptons de lutter contre le viol sur d’autres formes, non pas sur la force répressive, nous pouvons passer par la sensibilisation pousser les familles à venir comme ce qui se fait maintenant, à briser plus de silence, que nos leaders religieux, nos Chefs locaux, certains pères de familles arrêtent d’intervenir dans les cas de viol, qu’on brise totalement ce phénomène de pesanteur sociale, parce que nulle part vous verez que le viol est autorisé dans le Coran ou la Bible.
On punit l’adultère dans le Coran et la bible, est ce que c’est le viol qu’on va autoriser. Il faut que nous revenons sur terre qu’on arrête ces pratiques, qu’on favorise l’application de la loi, qu’on accompagne le pays, parce que la Guinée a pris des engagements devant les partenaires pour lutter contre ce phénomène. »
Poursuivant son intervention, commissaire Ibrahima Henry Faques a décliné des cas de viol enregistrés au courant de 2021 même si l’année n’est pas pour le moment à son terme.
« Pour 2021, il y a trois mois qui restent encore mais nous sommes déjà à 199 cas aujourd’hui, déjà les 180 et quelques cas sont déférés devant les juridictions du pays parce que nous sommes représentés dans les 33 préfectures plus la zone spéciale de Conakry. Nous avons quelques moyens logistiques pour favoriser notre mission. Nous avons besoin des moyens, et à chaque moment une mise à niveau pour le personnel de l’OPROGEM, parcequ’il faut s’adapter à l’évolution de la vie, donc chaque moment nous devons changer de système d’aborder les victimes pour que les victimes ont plus de courage pour venir. Avant, on faisait la prise en charge policière, mais aujourd’hui avec la sensibilisation nous animons les débats des causeries pour d’autres ONG afin que les gens comprennent que les frais sont pris par l’Etat. »
Enfin, commissaire Ibrahima Henry Faques lance une invite aux parents à la vigilance.
« La première chose que je vais demander aux familles, c’est la vigilance, cette vigilance se développe en acceptant de communiquer avec son enfant pour que son enfant puisse te dire tout ce qu’il pense, tout ce qu’il a vécu, lorsque cela sera possible entre un père ou une mère et son enfant tu pourras connaître de quoi souffre ton enfant, et lorsque que tu le sais, il faut dénoncer, il faut prendre les dispositions légales par rapport à ça. »
Mamadou Dian bah
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