La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à travers son dernier sommet extraordinaire tenu à Accra (Ghana) du 3 février 2022 pour parler de la situation des trois pays (Mali, la Guinée et Burkina Faso) où les militaires ont pris le pouvoir, ambitionne d’approfondir son Protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Vu le regain du coup d’Etat dans la région, parsemé ici et là, pousse désormais les Chefs d’Etat de la sous-région à être en phase avec la réalité du pouvoir, et s’inclinent in extremis du désir des peuples à consolider la démocratie et la bonne gouvernance.
Si par le passé, la CEDEAO a fait des progrès dans les domaines de l’intégration économique, la prévention des crises, les sanctions contre les coups d’Etat militaire dans le but d’obtenir l’apolitisme des hommes en treillis, etc., cela dit, qu’elle reste faible face à la multiplication du troisième mandat qui génère des crises internes dans ses différents pays membres.
Le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, en demi-mot, laisse entendre lors de ce présent sommet que la CEDEAO réaffirme son engagement à renforcer la démocratie et la bonne gouvernance dans la région, et instruit la Commission à accélérer la révision du Protocole additionnel de 2001 sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance et des textes connexes.
Par ailleurs, même si le protocole additionnel alerte sur les modifications constitutionnelles pré-électorales intempestives non consensuelles et partisanes, a fortiori, elle s’enterre dans l’inaction quant aux sanctions directes contre toute modification constitutionnelle pouvant permettre à l’altération des intangibilités constitutionnelles débouchant au troisième mandat.
Par Moussa Diabaté, journaliste