La charnière d’un pouvoir en Afrique ne trouve son équilibre que dans le soutien des masses populaires. À défaut des centres de sondage scientifique dont les résultats orientent les actions et l’inspiration de nombreux dirigeants africains à pouvoir lier les aspirations légitimes du peuple en action concrète, ces derniers s’en tiennent continuellement à se donner du bain de foule en vue de contrer un éventuel séisme politique.
Colonel Doumbouya sait éventuellement que la Casse-Madina est un soutien déjà acquis, parce que le paysage politique guinéen depuis 1993, a toujours fait montre d’un étonnant attrait ethnique, qui se matérialise au plan politique, et génère des tensions interethniques. Cela a été le cas pour Lansana Conté opposant à Alpha Condé puis ce dernier, l’opposant à Cellou Dalein Diallo.
Toutes ces visites de terrain du colonel Mamadi Doumbouya présagent des inquiètes quant à la direction de la transition. Les langues se délient pour dire que celle-ci risque d’être longue. L’ex-coordonnateur du FNDC, Abdourahmane Sanoh avait récemment affirmé en clair que cette transition n’a pas de lisibilité ; c’est le même son de cloche qu’a dit Sékou Koudouno, un autre acteur majeur du FNDC, qui n’a pas manqué de marteler que cette transition n’a pas de lisibilité. L’addition de toutes ces réactions prévoit que cette transition pourrait avoir des tournants décisifs, et que Mamadi Doumbouya aura tout à fait raison de fidéliser ses soutiens en cas de grandes contestations politiques à son encontre.
Makoura