Introduction
Je n’ai pas pour habitude de parler des ethnies et des hommes. Les questions de développement, de libertés et de panafricanisme constituent les domaines de prédilection de mon action politique. Mais face à de multiples supputations et interprétations maladroites concernant le Konia, je me réserve le devoir en tant que fier panafricaniste d’éclairer mes frères africains en voie de perdition. J’ai souvent constaté des commentaires malveillants de la part de parfaits profanes qui prétendent connaître le Konia, mais qui véhiculent une image tronquée de ce peuple. J’ai donc décidé aujourd’hui de publier cet ouvrage historique sur le Konia, sur ses origines, sur ses particularismes, sur ses vertus, sur l’arrivée et l’installation de son peuple dans le sud, sur l’apport de ses fils et filles à la République… Mon travail se fondera sur les œuvres d’historiens ivoiriens, guinéens, libériens… mais aussi par des récits de griots traditionnels. Les archives coloniales seront aussi associées à ce travail scientifique sur le Konia.
Dans la première partie, notre travail s’accentuera sur les origines du Konia jusqu’à l’installation par vagues successives de son peuple dans le sud. Vous aurez l’opportunité de connaître les liens entre le Konia et le Manding. Vous comprendrez pourquoi les mêmes patronymes. Vous comprendrez pourquoi les clans et lignages fondateurs du Manding à la charte de Kouroukanfouga sont si nombreux dans le Konia : CAMARA, CONDE, TRAORE, KOUROUMA ou DOUMBIA, KEITA, TOURE, FOFANA, DOUKOURE, KANTE (SOUMAORO)… Vous comprendrez comment Djoma Camara, descendants de Kamandjan et les autres descendants se sont installés dans le sud. Le travail s’accentuera également sur les particularismes du Konia. Vous comprendrez pourquoi l’on ne trouve les DONZO, KONE, DOSSO, DIOMANDE, SOUMAORO que dans le Konia. Nous évoquerons sur la base de témoignages les liens particuliers entre Koniankés et Guerzés. Vous comprendrez comment nombreux Doré initialement Guerzé sont devenus Koniankés. Et vous comprendrez également comment nombreux Kourouma, Sagno, Koné initialement koniankés se considèrent guerzés. Et enfin, nous évoquerons avec grand regret les causes des conflits entre ces deux « nations de renommée guerrières ».
La deuxième partie concernera la vie du royaume du Konia appelé « Gbonkounö » dont la capitale était Moussadou. L’auteur parlera de la naissance du royaume, de son organisation jusqu’à son apogée. Nous évoquerons ses rois Sadji Camara, ascendants et descendants en passant par la résistance à la pénétration coloniale jusqu’à la chute du royaume et son annexion par l’Almamy Samory Touré. Nous parlerons du rôle du Konia dans la résistance à la pénétration coloniale. Vous comprendrez par vous même pourquoi Samory Touré est considéré par beaucoup comme Konianké, y compris par la plus part des historiens. Non seulement il est né dans le Konia d’une mère Koniankée, mais tous ses enfants et sofas ne parlaient et ne se réclamaient que Koniankés. Pour preuve, l’ancien ambassadeur Mouloukou Souleymane Touré arrière petit-fils de l’Almamy était Konianké. L’auteur évoquera également les valeurs et vertus propres au peuple du Konia, comme le travail, le mérite, la loyauté, la fidélité, le respect de la parole donnée, le courage et la férocité
La troisième partie concernera la contribution du Konia dans l’accession de notre pays à l’indépendance. Vous comprendrez ainsi pourquoi le Konia a longtemps été considéré comme une chasse gardée du PDG. Oui ! Le courage de la vérité exige de reconnaître qu’après la Basse-Côte, le Konia fut le plus grand soutien de Sékou Touré en tant qu’homme politique. C’est à 17 ans que le jeune Sékou Touré est arrivé en Basse-Côte, un adolescent sans plus. Mais il a su bénéficier de l’hospitalité et de la confiance du peuple Soussou. Mais pour être élu, c’est le peuple du Konia qui lui a donné son premier mandat politique à Beyla en 1953. Voilà pourquoi j’affirme que les Soussous et les Koniankés sont les deux peuples qui ont essentiellement fait Sékou Touré en tant que leader politique. Nous évoquerons également les Koniankés qui furent compagnons de l’indépendance, comme Balla Camara et Loffo Camara de Macenta, Yoro Diarra, Aboubacar Fabou Condé (homonyme du Général Fabou Camara), Sergent Tiémoko Camara de Beyla (ancien intendant de Kankan et membre fondateur de la garde républicaine de l’armée nationale), Mamadi Sagno de Nzérékoré (ancien ministre), Manian Doré, Moriba Camara de Yomou (ancien député), Ferebory Camara de Nzérékoré, ancien chef traditionnel de l’union forestière…
La quatrième partie concernera les rapports du Konia avec la République. J’évoquerai les fils du Konia qui ont servi la République au sommet de l’État, ainsi que les rapports entre le peuple Konianké et les autres composantes de la Nation.
- Sous la révolution
- Des ministres Mamadi Sagno, Balla Camara et Loffo Camara tous morts au Camp Boiro.
- Des hauts fonctionnaires comme Lonseny Condé chef de cabinet à la présidence, Mandjou Camara secrétaire à la présidence
- Des diplomates tels Yoro Diarra, Mouloukou Souleymane Touré, Djiba Damaro Camara…
- Des gouverneurs comme Famo Camara (Gouv. Kissidougou), Balla Camara (Gouv. Kankan)
- Des députés comme Aboubacar Fabou Condé, Moriba Camara, Manian Doré, I Cissé…
- Des officiers comme le chef-d’Etat-major adjoint Soma Kourouma arrêté le 3 avril 84
- Des sous-officiers Lieutenant Tiémoko CAMARA(ancien intendant de la région de Kankan)
- Sous la deuxième République
- Dr Ousmane Doré fut nommé ministre de l’économie en 2007 (il a des origines Konianké)
- Des officiers comme le général Diarra Camara, chef d’État-major des Armées, Général Kaba 43 Camara, Capitaine Mougnè Donzo, le commissaire Sékou Damaro Camara …
- j’évoquerai ensuite la contribution des fils du Konia dans la résistance contre les hordes rebelles des années 2000.
- Sous la Troisième & quatrième République
- Président de l’Assemblée Nationale, dauphin constitutionnel, Amadou Damaro CAMARA
- le grand chancelier de l’ordre du mérite, général Kaba 43 CAMARA
- Des ministres Dr Ibrahima Kourouma, Lansana Komara, Loncény Camara…
- Des députés, des maires et autres élus du peuple Ibrahima Bérété, Djiba Donzo, Ansoumane Camara…
- Des officiers supérieurs de l’armée nationale Tiégboro Camara, Ansoumane Camara & Aboubacar Fabou Camara, Yémoriba Camara (descendant de Sergent Tiémoko Camara)
- Des dizaines de diplomates
- Des centaines de cadres responsables de l’administration publique
La cinquième partie nous éclairera sur la situation du peuple Mègnè en dehors de nos frontières, notamment en Côte d’Ivoire, au Liberia et en Sierra-Leone.
L’objectif de cet ouvrage est de contribuer à faire connaître le Konia sous ses traits véritables. Il sera dédié au Professeur Ansoumane Doré, économiste, intellectuel surdoué et ancien professeur agrégé et Maître de conférence à l’université de Dijon (France). Il rendit l’âme le 24 mars 2016 à Dijon où il repose près de sa famille, mais loin de ses origines. Que son âme repose en paix !
Kémoko CAMARA
Président du Club Ahmed Sékou Touré-France
Porte-parole du Front Républicain de Guinée
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
- Histoire des peuples de la G Forestière
- Guinée, peuples de la forêt
- Histoire de Beyla : Djibril Tamsir Niane
- Samory, une révolution Dyoula : Y Person
- Recueil des récits des historiens Nko Nanfo I Diaby, etc.
- Les peuples de la Guinée forestière : M L Touré
- Couper la Guinée en quatre ou comment la colonisation a imaginé l’Afrique : Odile Goerg
- Contribution à l’histoire d’Odienné : Dr BAMBA Mamadou
- Alain-Michel Boyer, Les Wan, Monaet Koyaka de Côte d’Ivoire : le sacré, le secret
- Archives coloniales & autres notes historiques
- Récits des griots et autres conteurs traditionnels