Parti en Turquie pour des raisons de santé, dit-on l’ex-président guinéen Alpha Condé, puisqu’il n’a pas « démissionné » selon lui, reçoit en ce moment au pays du puissant chef d’Etat Turc Recep Tayyip Erdogan, « des soins nécessaires » en vue d’être aux meilleures de sa forme.
L’on sait un tout petit peu de la brouille née récemment entre la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya et la société turque Abayrak, un différend né à cause de la parution d’un article dans Jeune Afrique, signé de François Soudan, l’homme aux plumes magiques, qui a mis en lumière la santé de fer d’Alpha Condé, une version contraire à ce qu’a dit son ex-médecin Kaba, qui lui avait donné au forceps une durée de vie de six mois.
Conséquence : le commun des mortels sait en Guinée que cette nouvelle va davantage galvaniser les partisans d’Alpha Condé, qui lui louent une légendaire vénération en sa personne ; d’ailleurs, sur les réseaux sociaux, la photo de l’opposant historique enfile comme une pluie diluvienne. Désormais, ses partisans ne parlent que de son retour pour terminer son mandat, surtout quand on sait que l’homme avait fait entrer la Guinée dans le plus grand engagement financier de son histoire depuis 1958 à travers le barrage Souapiti, avec 1,175 milliard de dollars US. Un pari fou qu’Alpha Condé s’était vanté en estimant que la Guinée allait devenir la deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest après le Nigeria. Mais le coup d’Etat du 5 septembre est tombé comme un couperet dans le beurre.
Selon plusieurs observateurs, l’erreur de la junte actuelle est d’être rattrapée par ses propres promesses contenues dans le discours de la prise du pouvoir. Le temps semble davantage donner raison à Alpha Condé, concernant son élan pour la Guinée. Même ses pires opposants d’hier lui préfèrent que de voir une junte sans programme s’accrocher au pouvoir.
Christine Kanté
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