Certains Guinéens ont rêvé dans une joie utopique en voyant les auteurs du coup d’État qui a eu lieu le 5 septembre 2021 contre Alpha Condé de vouloir entrer dans l’histoire. Mais au fil des jours, on est bien parti pour croire que le rétablissement de la Constitution n’est ni pour demain ni maintenant, notamment à cause du manque de confiance démesuré entre la classe politique réunie dans une sorte d’alliance de pairs et les militaires putschistes.
Le pont est presque coupé. Puisque pour l’instant aucun organe de la transition ( CNRD, gouvernement, CNT) n’a été en mesure de rétablir cette confiance. L’unique l’once de chance vient de s’envoler en éclats ; c’est le cas du Premier ministre nouvellement nommé en la personne de Bernard Gomou qui, au lieu de relever le défi, a tout simplement préféré se donner à cœur joie dans des balivernes contre l’actuel président en exercice de la Cédéao Umaru Emabalo. C’est idem aussi pour le Conseil national de la transition (CNT) dont le président Dansa Kourouma développe davantage des discours souverainistes vis-à-vis de la Cédeao. Les passes dames mises à cette occasion montrent éloquemment que les bons offices auront du mal à faire rapprocher les positions.
Les dires de Dansa Kourouma : Sortir la Guinée de l’instabilité démocratique, politique et sociale est une conviction inamovible qu’aucune sanction économique ou financière ne pourra ébranler. Nous avons notre sérénité habituelle car au fond de nous-même, nous sommes sur la bonne trajectoire de l’histoire, qu’une institution qui protège les pourfendeurs de Constitutions dans la sous-région ne saurait détourner ou arrêter. Nous sommes concentrés sur l’héritage politique à léguer à la nouvelle génération. La Cédéao peut geler les avoirs financiers mais pas l’honneur et la dignité des Guinéens…
Si le romantisme par extension est la volonté constante d’explorer toutes les possibilités de l’art afin d’exprimer ses états d’âme s’agissant la réaction du sentiment contre la raison, on est parti de croire que la transition « vite fait » n’est pas pour maintenant.
Par Idriss Diallo, contributeur à la rédaction