En célébrant dans une adresse à la nation notamment à la veille du 02 octobre 2022 s’agissant le soixante-quatrième anniversaire de l’accession de la Guinée à l’indépendance, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya s’est illustré dans la même rhétorique que le jour du 05 septembre après avoir renversé le professeur Alpha Condé. Le patron du Groupement des forces spéciales disait ce jour-là qu’il entendait mettre fin au mal guinéen, selon lui une situation caractérisée par la corruption…
Après avoir fait donc une année au pouvoir, le discours du colonel Doumbouya reste inchangé, faisant focus sur la refondation de l’Etat.
Mamadi Doumbouya : La situation de notre pays était caractérisée par la corruption généralisée, la dilapidation des deniers publics, la politisation des services publics, le laisser-aller dans l’administration, la baisse du niveau du système éducatif et sanitaire, une pauvreté endémique, l’accaparement des richesses par une minorité d’individus ainsi que le communautarisme exacerbé. A-t-il rappelé, et de faire cas sur son bilan depuis qu’il est au pouvoir.
Mamadi Doumbouya : Durant les douze derniers mois, mon Gouvernement et le Comité National du Rassemblement pour le Développement ont ouvert de vastes chantiers dans de nombreux domaines de la vie de la Nation qui ont non seulement permis de jeter les bases solides d’un progrès socio-économique durable de la Guinée, mais aussi et surtout restaurer et renforcer l’autorité de l’État tout en consolidant l’unité nationale. La fête anniversaire de l’indépendance de notre pays coïncide cette année avec la consolidation des acquis et des résultats obtenus grâce au concours de tous, depuis la rectification institutionnelle intervenue le 5 septembre 2021. Je place ainsi les célébrations de cette fête nationale sous le signe du renouveau, de la réconciliation, de la justice et du pardon pour une Guinée résolument tournée vers son avenir (…)
En écoutant son discours, l’on est parti de croire que le colonel tente de faire une pierre deux coups : l’idée d’une refondation mal d’ailleurs comprise par la classe politique et sa volonté qu’il tente de montrer au peuple qu’il n’a pas l’intention de confisquer le pouvoir. Au même moment, des observateurs avertis craignent le risque d’élargissement de la durée de la transition à cause du procès qui vient d’ouvrir portes et fenêtres lié aux massacres du 28 septembre 2009. Il s’agit d’une éventuelle imbrication des ambitions du colonel qui risquent de couler beaucoup d’encre et de salive.
Par Idriss Diallo