Plus rien ne plane désormais sur la durée de la transition ramenée à 24 mois. Le Premier ministre Bernard Goumou semble avoir réussi là où le fonctionnaire international Mohamed Béavogui n’a pas pu : se démêler à échafauder un relatif enclos juste pour passer la tempête. Et il a vraiment réussi son job. Quitte aux chefs d’Etat de la CEDEAO d’entériner cette durée et la faire avaler aux partis politiques opposés au CNRD. Peut-être les mains de quelques anciens diplomates guinéens ont passé par là.
Apparemment, l’inclination de beaucoup de dirigeants de la CEDEAO était de mettre la pression sur la junte pour une réduction de la durée de la transition à 24 mois. Et les militaires ont accepté cela, sauf que les tensions à l’interne sont d’une autre nature. Il s’agit d’un manque de confiance exacerbée entre les acteurs et la détention des figures de proue du FNDC et de quelques hommes politiques dont Kassory Fofana, l’éphémère président du RPG arc-en-ciel qui séjourne encore en prison pour des faits présumés de corruption… dit-on.
Cellou Dalein et Sidya Touré, eux sont dans une sorte d’exil sans fin. C’est comme pour rappeler le proverbe Bantou : « la justice est à la vérité, ce que le margouillat est au crocodile. » En Afrique, la boussole de la justice est entre les mains de l’exécutif, c’est une vérité. C’est une sorte de légalité et de non-droit qui s’imbriquent faisant une volonté de gouvernance.
On sait désormais que la durée de la transition ne préoccupe guère le CNRD. Cependant, celui-ci semble se doter d’objectifs clairs. Qui sait, s’il n’y a pas l’idée de grand remplacement de l’actuel paysage politique.
Par Christine Sidibé
*Libre Opinion