Un an et demi après le coup d’État du 5 septembre 2021, la réalité demeure que le pays peine à instaurer la confiance autour du dialogue, dont les acteurs politiques les plus représentatifs s’éloignent davantage en raison des poursuites engagées à leur encontre.
Le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya semble minimiser ce soleil de plomb qui planerait sur sa tête comme une épée de Damoclès. Puisque les ténors non des moindres du paysage politique guinéen se retrouvent en ce moment en exil – qui exigent à leur tour que la transition ne soit pas des prétextes pour les éliminer, en l’occurrence c’est ce que le discours de l’opposant Cellou Dalein Diallo en dit long concernant sa crainte de les voir exclus de la compétition.
Mais à observer intelligemment, le président de la transition ne prêterait pas d’une oreille attentive concernant cette question pour prendre en compte la crainte de la classe politique opposée à son élan de refondation – puisque son discours prononcé lors du nouvel An 2023 ne mentionne pas de façon directe la préoccupation des coalitions politiques opposées au cadre de dialogue mis en place par les autorités de la transition. En plus, quand il dit que sa main ne tremblera pas visant selon lui à combattre la corruption, cela a tout l’air d’une allocution martiale faisant certainement peur à ses adversaires.
Selon un accord entre le gouvernement guinéen et la CEDEAO, le 1er janvier 2023 est censé être le démarrage de la transition pour une durée de deux ans. Alors que les poids lourds politiques sont en exil. Le véritable sujet, c’est se poser la question, par quel miracle cette transition aura le bout du tunnel sans les véritables ténors politiques à l’intérieur du pays ?
L’idée d’une foire d’empoigne est bien pensée qui risque en tout cas de faire mal au pays sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya, qui croit en sa refondation comme une prophétie messianique.
Par Malick Bérété