Lors d’une intervention à l’Ecole de guerre à Paris en 2017, Mamady Doumbouya, futur chef des forces spéciales guinéennes et tombeur du président Alpha Condé, a critiqué les attitudes hautaines et la sous-estimation des capacités humaines et intellectuelles des Africains par les officiers français.
Dans son intervention, Doumbouya a exprimé son agacement et sa frustration vis-à-vis des militaires français et des supérieurs au sein des armées de la région. Il a noté que les militaires blancs ont plus la confiance de leurs dirigeants africains, et que les Français sont souvent conseillers de ces derniers, alors qu’un colonel ivoirien qui aura fait le même cursus n’aura pas la confiance d’un dirigeant africain.
Colonel Mamadi Doumbouya a également déploré la différence de moyens octroyés par la hiérarchie, et a relaté des situations où il a fait les frais de cette inégalité, comme lorsqu’il a demandé des munitions pour entraîner ses hommes aux tirs et n’en a jamais reçu.
Il a également critiqué la défiance ressentie face aux questions posées par les militaires instructeurs étrangers concernant les effectifs et les équipements des armées africaines, et a déploré le manque de moyens engagés par la France ces dernières années, contrairement aux Américains.
Colonel Doumbouya a terminé son adresse en s’interrogeant sur l’importance de l’Afrique pour la France. « Est-ce qu’on est encore important pour ces gens [les Français] ? », a-t-il demandé.
Par Laureline Savoye du Monde Afrique