Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tente d’encourager un nouveau dialogue politique en Guinée, la junte au pouvoir semble peu réceptive à cette idée. La présidence de la CEDEAO est actuellement assurée par le président bissau-guinéen Umaro Mokhtar Sissoco Embaló, qui a exprimé son désir de trouver une solution pacifique pour la transition politique en Guinée.
Cependant, le président de la transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, ne semble pas intéressé par ces propositions et poursuit son propre agenda sans entraves, « créant des problèmes » pour les anciens dignitaires du régime Alpha Condé et l’ancienne opposition d’El hadj Cellou Dalein Diallo, sous un soleil ardent de reddition de comptes.
Pour dissiper toute option de dialogue proposée par la CEDEAO, le colonel Doumbouya a récemment créé « le comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen ». L’article 1 de ce décret précise que ce comité est créé sous l’autorité du Premier ministre, chef du gouvernement.
Ce décret montre clairement que la junte n’est plus favorable à l’idée d’un nouveau dialogue avec la CEDEAO. Pourtant, le médiateur choisi par l’organisation sous-régionale, Thomas Boni Yayi, continue d’adopter une posture sage dans le but d’amener la junte à la table de négociation avec les partis politiques qui n’ont pas participé au dernier dialogue inter-guinéen.
Désormais, la CEDEAO semble être dans une posture d’ambulance, incapable d’encourager une transition pacifique en Guinée. La junte au pouvoir reste fermement opposée à toute perspective de dialogue proposée par l’organisation sous-régionale, qui pourrait créer ainsi une situation politique instable et incertaine dans le pays.
Par Malick Diawara