Le journaliste français spécialiste de l’Afrique, Antoine Glaser, a commenté les dernières sanctions individuelles à l’encontre de la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, suite à la mise en garde de la Cédéao lors du dernier sommet de l’Union Africaine.
Selon M. Glaser, intervenu dans l’émission Mirador de Fim FM ce lundi 6 mars 2023, les mesures contraignantes de la Cédéao contre la Guinée seront moins fortes que pour le Mali, car il existe des échappatoires et des relations informelles qui permettent de contourner les sanctions.
Il estime que les moyens de rétorsion ne sont pas suffisamment forts pour la Guinée et qu’il est compliqué de faire respecter les conditions mises en place par la Cédéao. Bien que les sanctions économiques puissent être efficaces pour certains pays, il y a des possibilités d’alternance et des relations informelles qui permettent de les contourner, a-t-il précisé.
Le spécialiste de l’Afrique a également souligné que les frontières sont souvent très poreuses, et bien que la Cédéao dispose de moyens importants, il y a des différences de position entre les pays en raison de leurs propres intérêts, en particulier économiques, ce qui peut peser sur l’application des mesures.
M. Glaser a conclu que les sanctions individuelles ont plus d’impact que les sanctions économiques, en particulier pour la Guinée. Il a également souligné que les pays de la région ont déjà d’autres partenaires, et qu’il y a des passages de marchandises malgré tout ce qu’on raconte.
« En réalité, c’est la nécessité du commerce informel qui domine dans toute cette zone sahélienne, où il n’y a pas de commerce formel », a-t-il ajouté.
Selon cette analyse, il convient de constater que les sanctions de la Cédéao peuvent donc avoir un impact limité sur la junte guinéenne dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya.
Par Fadima Mara
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