Rémy Lamah, ancien ministre de la Santé sous le régime Alpha Condé, est actuellement jugé pour des accusations de favoritisme dans la passation des marchés par l’État guinéen opposant comme plaignante la société ZMC SA et la société SOGUIMAP SARL étant le nouveau bénéficiaire du marché. Le procès est en cours à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), où de nombreux témoins ont déjà été entendus.
Au cours de l’audience du 30 mars 2023, deux nouveaux témoins ont été interrogés : Fatoumata Bangoura, ancienne Directrice des marchés publics, et Mamadi Condé, ancien Directeur général de l’Administration et contrôle des grands projets (ACGP). Fatoumata Bangoura a affirmé qu’il n’y avait eu aucun manquement lors de la passation du marché, ajoutant qu’elle n’avait jamais entendu parler de cas de corruption à l’époque.
Quant à Mamadi Condé, il a notifié au ministre Rémy Lamah l’impossibilité de lancer un appel d’offres alors que le marché de la société ZMC S.A était en cours de validité.
Selon lui, le ministre avait donné deux raisons pour justifier sa décision. La première était que le marché n’était plus en vigueur, ayant été conclu pour la période 2015-2018, alors qu’on était en 2020. La deuxième raison était que des surfacturations avaient été relevées et que certains produits étaient plus chers avec la société que sur le marché local.
Les avocats de la partie civile ont demandé la comparution de deux autres témoins : Jonas Mukamba Kadiatou Diallo, ancien Directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), et l’ancien Premier ministre, Kassory Fofana. La Cour a accepté la demande et a reporté le dossier au 13 avril prochain pour entendre ces deux témoins.
Ce procès met en lumière les pratiques potentiellement corrompues dans la passation des marchés publics en Guinée et souligne l’importance de la transparence et de l’intégrité dans ces processus.
Par Fadima Mara