Alors que l’enthousiasme s’est rapidement dissipé quelques jours seulement après le coup d’État du colonel Mamadi Doumbouya, une sorte de tromperie infligée aux dirigeants politiques farouchement opposés au régime d’Alpha Condé, cet octogénaire formé à la Sorbonne, dont les amis occupent des postes de pouvoir dans les milieux socialistes français, mais qui n’a pas vu venir le putsch.
Le colonel putschiste du 5 septembre a montré une volonté apparente envers les Guinéens, qui ont été pris au dépourvu par la succession des événements. C’est la première fois dans l’histoire du pays que les Guinéens assistent à un coup d’État contre un président civil.
La Guinée est un pays riche, mais en proie à la pauvreté et à la corruption. Le président déchu Alpha Condé a réussi à relever le défi de l’électricité et a fait preuve d’une résilience sans égale lors de la pandémie Ebola, puis du COVID-19. Malgré cela, le pays, sous le règne d’Alpha Condé, a vu son appréciation se renforcer auprès du FMI et de toutes les institutions de surveillance économique.
Presque deux ans après le putsch contre Alpha Condé, les Guinéens se retrouvent dans un sentiment de repentance, faisant une distinction marquée entre l’ère d’Alpha et celle du colonel putschiste. Ce dernier a aujourd’hui presque tous les défauts du premier, mais pas ses qualités. Les coupures d’électricité ont commencé, la presse est muselée, l’insécurité préoccupe les citoyens, la liberté de manifester est restreinte, les élites sont emprisonnées en raison de leur gestion… Toutes ces réalités réveillent aujourd’hui les Guinéens.
Cependant, il est important de noter que l’opinion publique ne comprend plus. Mais les sbires soutiennent le colonel Doumbouya et espèrent qu’il apportera des changements positifs, tandis que d’autres craignent que le pays ne sombre dans l’instabilité et l’autoritarisme.
Par Ibou Barry
Rédaction : (00224) 664 53 50 11