Amadou Bano Barry, un intellectuel renommé et ancien ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire en Guinée, était l’invité de l’émission « Mirador », ce jeudi 1er juin, pour discuter de sa contribution au débat constitutionnel en cours dans le pays, suite au renversement du président Alpha Condé par les militaires en septembre 2021. Professeur Bano Barry souligne l’importance de cette période de transition politique et propose une réflexion approfondie pour la rédaction de la nouvelle constitution.
« La libération de la parole et l’opportunité offerte à tous les Guinéens »
Amadou Bano Barry salue le fait que le débat constitutionnel actuel ait permis la participation de diverses entités qui n’avaient pas l’habitude de prendre part à de tels sujets historiques en Guinée. Il souligne que depuis 1958, les constitutions guinéennes ont toujours été rédigées par des spécialistes à huis clos, sans l’implication directe de la population. Cette ouverture donne aux jeunes et à d’autres groupes la possibilité d’exprimer leurs idées et leurs préoccupations, ce qui est à saluer.
Vers une troisième phase plus structurée et constructive
L’ancien ministre propose l’introduction d’une troisième phase du débat constitutionnel, qui se concentrerait sur la rédaction détaillée de la constitution elle-même. Selon Bano Barry, il est essentiel de consolider les points d’accord, de résoudre les contradictions majeures et de transformer les idées exprimées en une orientation claire pour l’avenir du pays. Cette étape, dira-t-il, nécessite la synthèse des différentes communications effectuées pendant le débat, afin de permettre à une équipe compétente de travailler sur la rédaction finale.
Les enjeux soulevés par les participants au débat
L’ancien ministre souligne que chaque groupe de participants a mis en avant les problèmes qui leur sont propres. Les personnes âgées ont évoqué leurs préoccupations, les femmes ont abordé les questions qui les touchent, tandis que les magistrats ont fait part des problèmes spécifiques à leur profession. Pour Bano Barry, il est crucial de faire un travail de synthèse pour intégrer ces différentes perspectives et dégager une tendance majoritaire à ne pas négliger.
Les lacunes des anciennes constitutions
Bano Barry fait également référence aux critiques formulées à l’encontre des anciennes constitutions guinéennes. Il mentionne deux éléments importants : le pouvoir excessif accordé au président de la République et le grand nombre de partis politiques, considéré comme une exacerbation de la question éthnique. De plus, il souligne le besoin de réformer le droit de candidature aux élections législatives et présidentielles, qui était exclusivement réservé aux partis politiques. Bano Barry met également en évidence le manque de séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire comme une autre préoccupation majeure (…)
Par Fadima Mara
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