Aussi divisionniste que cela puisse paraitre, il s’agit là d’une réelle question qui mérite d’être posée.
A mon avis, il faut supprimer la double nationalité. On est guinéen ou européen, guinéen ou américain, guinéens ou asiatiques, mais on ne peut être les deux à la fois.
Il faut que le CNT retrouve son autorité et sa clairvoyance patriotique sur cette question dans l’élaboration de notre prochaine constitution.
Même si par ailleurs plusieurs hauts responsables du pays détiennent cette double citoyenneté et que cette résolution n’est pas pour maintenant, il n’est pas une raison suffisante d’entretenir lomerta autour de ce sujet.
La double nationalité est une problématique qui ne devrait être possible d’accepter pour un citoyen lambda à plus forte raison un haut responsable de l’administration en Guinée.
Les gens qui optent souvent pour la double nationalité sont mus par une envie de tricher avec les institutions de leur pays d’origine ainsi qu’avec celles de leurs nations d’adoption.
Oui à l’intégration et à la naturalisation légale qui suppose que l’individu ait rendu des services importants à la nation tels que l’apport de talents artistiques, scientifiques ou littéraires distingués, l’introduction d’industriels ou d’inventions utiles, la création en Guinée d’établissements industriels ou d’exploitation agricole, mais qu’il ait également accepté de renoncer à sa nationalité d’origine. J’ose espérer ici que la récente naturalisation des nouveaux compatriotes d’origine mauritanienne a tenu compte de ce dispositif.
Les détenteurs de cette double citoyenneté veulent souvent profiter des avantages
qu’offre chacun de ces pays pour se soustraire à leurs obligations fiscales notamment. Toujours dans cette dynamique de dissimulation, certains utilisent leur double nationalité pour échapper aux poursuites judiciaires.
Par ailleurs, ceux qui revendiquent souvent la double nationalité, le font uniquement parce qu’ils veulent voyager en s’esquivant le plus possible aux farmalités et les contrôles d’identité.
Dans notre histoire, il faut rappeler que la Guinée a connu cette situation où des « guinéens » binationaux sont allés jusqu’à porter plainte contre les autorités de leur pays d’origine devant les juridictions de leur nation d’adoption pour séquestration, détention arbitraire ou encore traitements inhumains et dégradants. Juste pour éviter de répondre de de leur acte et noyer le poisson.
Ce phénomène apparaît comme la manifestation et l’illustration parfaite d’un manque de patriotisme. Car comme
le démontrent les faits et évènements, les tenants de la double nationalité sont tout d’abord comme des mercenaires qui se donnent au plus offrant, et que, dès que ça ne paie plus ou quand la situation bascule, ils pensent à l’autre camp avec armes et bagages.
Ensuite, les détenteurs de la double nationalité sont comme des déserteurs qui pensent toujours abandonner leur pays pour leur verts pâturages. Pendant que leurs compatriots supportent les dures conditions de vie de leurs pays, et se battent tous les jours pour faire avancer les choses, eux choisissent d’aller prendre la nationalité des pays où tout est déjà acquis. Tout en oubliant que ce qu’ils admirent dans ces pays a été acquis dans de hautes et exaltantes luttes par les patriotes de ces Etats, qui au lieu de fuir ont affronté la dure réalité pour changer.
Pour finir, il ne faut jamais perdre de vue que l’ensemble des binationaux d’un pays constitue une base arrière, une base de données ou une faîtière de potentiels traîtres pour ce pays, il faut s’en méfier comme une peste, surtout lors des nominations ou des élections à des postes importants de prise de décisions.
Cheick Oumar TRAORE
Président de l’Upag Les patriotes