Paris, le 5 août 2023 – La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est entretenue ce samedi à Paris avec le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou au sujet de la situation politique tendue au Niger. Le temps presse, car l’ultimatum de sept jours donné par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) aux militaires putschistes expire demain dimanche.
« Je viens de rencontrer le Premier ministre du Niger qui est à Paris, puisqu’il n’a pas pu rentrer dans son pays. Il se trouvait en Italie au moment de la tentative de coup d’État, lorsqu’elle a démarré, pour représenter le Niger dans des conférences internationales », a déclaré Catherine Colonna à la presse.
« C’est le gouvernement légitime du Niger qui est notre interlocuteur, tout comme l’est le président démocratiquement élu, qui est le président Bazoum », a-t-elle ajouté.
Le 26 juillet, un groupe de militaires mené par le général Tchiani a arrêté le président Mohamed Bazoum dans sa résidence, où il est toujours retenu, et tenté de prendre le pouvoir par la force. La communauté internationale a unanimement condamné ce coup d’État.
« La communauté internationale est unanime, comme les pays de la région le sont, à condamner cette tentative, à condamner cette aventure menée par quelques militaires au Niger. Et pour demander le retour immédiat à l’ordre constitutionnel, demander la restauration de la démocratie au Niger », a déclaré Catherine Colonna.
La Cédéao a donné jusqu’à dimanche aux putschistes pour rendre le pouvoir et libérer le président Bazoum, sous peine d’une « éventuelle intervention militaire » régionale pour les déloger.
« Il faut prendre très au sérieux [cette] menace d’intervention d’une force régionale si les putschistes devaient ne pas écouter les demandes des chefs d’État de la région, et devaient ne pas restaurer la démocratie immédiatement, c’est-à-dire dans le délai de sept jours, lequel expire demain, dimanche », a souligné la ministre française.
Catherine Colonna a appelé les militaires putschistes à « renoncer à leur aventurisme » et à rendre le pouvoir au président élu démocratiquement. La France se range ainsi clairement du côté des autorités légitimes du Niger et de la Cédéao dans cette crise politique.
Avec RFI