Le putsch militaire du 26 juillet 2023 au Niger suscite l’inquiétude de la France, dont les intérêts économiques et sécuritaires dans ce pays sont importants.
Le Niger, malgré la pauvreté de sa population, est le deuxième partenaire commercial de la France en Afrique francophone. Il fournit 30% de l’uranium importé par la France, et une part non négligeable du pétrole. De nombreuses entreprises françaises comme Orano, Total ou Bolloré y sont implantées.
Sur le plan sécuritaire, le Niger est un allié de poids dans la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel. La France y a déployé plus de 1500 soldats dans le cadre de l’opération Barkhane. Elle craint qu’un pouvoir déstabilisé ne puisse plus assurer efficacement le contrôle du territoire.
L’agitation de Paris traduit donc la crainte de perdre un allié économique et militaire précieux, au profit de puissances rivales comme la Chine ou la Russie. La France se retrouve en position délicate, devant ménager ses intérêts vitaux tout en prônant ses valeurs démocratiques. Le nouvel équilibre qu’elle devra trouver au Niger sera scruté dans toute l’Afrique francophone.
Par Malick Diop