Niamey, 9 août 2023 – Le ton est monté ce mercredi entre la junte militaire au pouvoir au Niger et la France, à la veille d’un important sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) consacré à la situation dans ce pays.
Dans un communiqué, le Conseil national pour le salut de la patrie (CNSP) a accusé la France de « planifier un désordre sécuritaire » dans le but de « discréditer le CNSP et créer une rupture avec le peuple nigérien ».
Les putschistes ont notamment affirmé que la France avait « unilatéralement libéré 16 terroristes prisonniers », qui se seraient ensuite regroupés pour préparer des attaques dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
La junte a également accusé la France d’avoir violé l’espace aérien nigérien, fermé depuis dimanche, avec un vol d’un avion de transport A400M de l’armée française qui aurait décollé de N’Djamena au Tchad mercredi matin. Selon le CNSP, l’appareil serait entré sans autorisation dans l’espace aérien nigérien avant de couper tout contact radio pendant plus de quatre heures.
De leur côté, les autorités françaises ont fermement démenti ces « accusations infondées » dans un communiqué conjoint des ministères des Affaires étrangères et des Armées. Paris a rappelé que la présence militaire française au Niger visait à lutter contre les groupes jihadistes, « au péril de la vie de plusieurs de nos soldats ».
Concernant le vol incriminé, la France assure qu’il était autorisé et coordonné avec les forces nigériennes, avec une autorisation écrite. Elle y voit « une tentative de diversion » à la veille du sommet de la Cédéao.
De leur côté, les autorités nigériennes ont décidé de relever le niveau d’alerte sur l’ensemble du territoire.
Avec RFI