L’accord conclu entre la junte guinéenne et la CEDEAO prévoit une transition de 24 mois devant conduire à des élections démocratiques. Un chronogramme en 10 étapes a été établi pour respecter ce délai. Cependant, de nombreux observateurs s’interrogent sur le réalisme de ce calendrier.
Le premier jalon est le recensement général de la population, une opération complexe nécessitant plusieurs mois. S’en suivront le recensement administratif, la refonte du fichier électoral, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’organisation d’un référendum. Viendront ensuite l’adoption de nouvelles lois électorales, des élections locales et législatives avant la présidentielle.
Cet enchaînement en seulement 24 mois semble très optimiste. D’autant que la Guinée connaît une situation politique et sociale volatile qui pourrait entraîner des retards. Certains experts estiment qu’il faudra au moins 36 mois pour mener à bien ce processus.
Les autorités de transition se veulent rassurantes et affirment que le chronogramme a été établi de manière réaliste. Elles disent pouvoir compter sur l’assistance technique et financière des partenaires internationaux.
Toutefois, l’histoire récente de la sous-région montre que les transitions sont souvent plus longues que prévues. Il faudra donc suivre attentivement l’évolution de la situation en Guinée et la capacité de la junte à tenir ses engagements dans les temps. Le respect du calendrier électoral conditionnera le retour à l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays.
Par Ibou Barry