Cette information peut sembler paradoxale quand on sait que Alpha Condé lui-même a été renversé par une junte militaire le 5 septembre 2021 en Guinée, avant d’être emprisonné quelques jours au palais Mohammed V puis de s’exiler en Turquie pour sa convalescence. Pourtant, le président déchu n’a rien perdu de son activisme politique depuis qu’il a récupéré ses téléphones, qui sont pour lui comme une arme fatale. De l’Angola, le Congo ou le Tchad, il enchaînerait les appels et mobiliserait son réseau, dont son soutien de toujours Sanoussy Bantama, pour rencontrer ses contacts. L’ex-chef du protocole d’État guinéen Seinkou Kaba serait aussi un de ses proches alliés.
Selon nos informations, Alpha Condé suit de très près le coup d’État en cours au Niger, où le président Mohamed Bazoum a été évincé par le général Tchiani. Même si par le passé, Bazoum avait qualifié la chute de Condé de « très facile », estimant que ce dernier avait trop confiance en son armée – une déclaration qui n’est pas passée auprès des proches du président déchu. En démocrate, Alpha Condé serait pourtant favorable au retour de Bazoum au Niger. Il multiplierait les appels en ce sens auprès de ses amis influents, comme le président nigérian Tunibu, très ferme sur une intervention militaire au Niger. Son pays vient d’ailleurs d’abriter une réunion d’urgence des chefs d’état-major de la CEDEAO pour planifier cette intervention.
Autrement dit, Alpha Condé dispose toujours de solides relais, comme au temps de la clandestinité où ses militants faisaient rentrer des tracts par des frontières poreuses. Dans le contexte géopolitique actuel où Français, Américains, Chinois et Russes s’affrontent, rien ne semble fini pour un homme politique africain expérimenté.
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