À la faveur de l’émission « Africa 2015 » de la radio Nostalgie, le président de l’UDRG a tenté de définir à plusieurs sens l’expression « gouverner autrement ». Mais Bah Oury pense plutôt qu’il attend de voir ce que signifie exactement gouverner autrement…
Extrait : « Les mots n’ont pas la même signification dans notre pays. On peut utiliser le mot et faire autre chose. Il serait bon d’expliciter ce qu’entend le président par gouverner autrement. Est-ce que c’est se boucher les oreilles ? Fermer les yeux en ce qui concerne la violation des droits de l’homme ? Par rapport à la lutte contre la corruption, est-ce que là aussi, c’est de laisser les gens bavarder et laisser faire disons le coulage de l’économie nationale ?
Enfin de compte rien n’est clair. Y’a des supputations, mais attendons de voir ce que signifie exactement gouverner autrement. Et toutes fois, il faut dire les choses telles qu’elles sont. Seul le président de la République a le capte sur l’orientation du régime. Nous avons un conglomérat d’intérêts contradictoires qui est au niveau du pouvoir. Seule la parole présidentielle ou la décision présidentielle l’emporte sur tout autre considération. Donc faisons attention à ne pas voir à travers le maintien du Premier ministre une expression politique particulière. Le système s’est hyper-présidentialisé. Tous ceux qui sont autour se sont fragilisés. Sur le plan institutionnel, le Premier ministre n’a plus les mêmes attributs que dans le cadre de la constitution de 2010. C’est une seule personne qui est à la tête du pays qui a la manette sur l’ensemble des rouages du pouvoir, c’est le Président de la république. Tous les autres ne seront et ne sont que des instruments politiques, et ils jouent au gré des intérêts, des rivalités. Les gens se neutralisent sans pour autant que personne ne puisse émerger et donner un cachet particulier à son style de gouvernance. C’est le système propre à Alpha Condé… ».
Dian Bah