L’actualité dans ces derniers temps en Guinée est marquée par la réaction du Premier ministre de la transition, Mohamed Béavogui, qu’il a émise par voie de presse, au sujet de la nouvelle dénomination de l’aéroport international de Gbessia, au nom du premier président de la Guinée indépendante, feu Ahmed Sékou Touré.
Si ce fait majeur de portée historique a fait autant réagir des citoyens guinéens qui ont critiqué l’acte du nouveau maître de la Guinée, de même, il semble aussi briser l’ardeur de Mohamed Béavogui, qui s’en est pris en flagrant désaccord à l’acte du président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya.
Pour paraphraser Mohamed Béavogui, déclare sitôt dans la presse qu’il est « surpris, mécontent et dépassé », et d’ajouter qu’il n’a pas été « consulté ni été associé dans la prise de décision. » Ces mots sont sans commune mesure, lancés à l’encontre du président de la transition.
Il est aussi utile de rappeler au Premier ministre que la transition n’est pas un moment démocratique qui peut permettre au chef du gouvernement de rester continuellement dans le verbe. Et cela nous renvoie à la vieille citation de Jean-Pierre Chevènement, qui disait jadis, « un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule. » Cette phrase peut avoir toute une autre signification, c’est le cas pour un ministre de démissionner s’il constate des désaccords autant sur les méthodes que sur la conception de l’action gouvernementale ou de l’orientation du chef de l’Etat.
Par cette sortie, Mohamed Béavogui fait naître publiquement sa difficile cohabitation aux côtés du président de la transition. S’il n’a pas été consulté au moment de la rédaction de la charte de la transition, y compris les nominations de certains membres du gouvernement; nombreux sont des avis qui se demandent pourquoi maintenant le Premier ministre sort de ses gonds pour mettre en mal son équipe ?
Par Sayon Keita