Depuis son avènement en Afrique, la démocratie a souvent divisé les peuples, les poussant parfois à s’armer les uns contre les autres. Certains pays ont même connu des guerres civiles s’étalant sur des décennies. Après de telles périodes de troubles, la priorité de ces États a été de panser leurs blessures. Dans le sillage de l’instauration de la démocratie, les élections ont également provoqué de profondes dissensions déchirant le tissu social.
Force est de constater aujourd’hui que l’Afrique passe beaucoup de temps à s’adapter au modèle démocratique importé, au détriment d’un véritable développement économique et social. Au fil des années, le passé semble parfois meilleur que le présent, et l’avenir reste incertain. Dès lors, faute de modèles nationaux valorisants, la jeunesse africaine se tourne vers les figures révolutionnaires d’autrefois.
Ceci s’explique par le fait que rares sont les pays du continent qui parviennent à répondre aux attentes croissantes de leur population, en particulier des jeunes en quête d’emplois, dans un contexte de forte croissance démographique. Le modèle démocratique peine manifestement à s’enraciner et à produire ses fruits. Si certains États donnent l’illusion d’une réussite, ils ne représentent qu’une infime minorité.
Cela amène à s’interroger sur la pertinence de ce modèle démocratique, souvent conditionné à l’aide au développement. La CEDEAO, en dépit de ses efforts, semble fragilisée par son inadaptation aux réalités africaines et son manque d’autonomie. Le développement ne va pas toujours de pair avec la démocratie.
L’ancien ministre guinéen de l’Économie Mamadi Camara soulignait par exemple dans Jeune Afrique les progrès réalisés sous la présidence d’Alpha Condé depuis 2010 : hausse de la couverture électrique de 28% à 53% grâce au barrage de Kaleta, investissements massifs dans les mines, financements de proximité pour les populations via l’ANAFIC et le FODEL. Pourtant, Alpha Condé a été renversé par un coup d’État en 2021, officiellement pour s’être présenté à un troisième mandat controversé. Autre exemple, le coup d’État contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, malgré ses efforts pour mobiliser des financements.
Aujourd’hui, les militaires remplacent les élites politiques au pouvoir, mais est-ce vraiment la solution ? Seul l’avenir nous le dira.
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