Les téléspectateurs ont peut-être été surpris de voir le ministre des Affaires étrangères guinéen, Morissanda Kouyaté, répondre à un fait mineur qui ne méritait pas autant d’attention. Un vrai diplomate aurait pu éviter de se mouiller pour une action isolée, surtout pendant une période de transition politique où les tensions sont courantes.
Le ministre Kouyaté avait-il vraiment besoin de répondre à l’ajout d’une horloge de compte à rebours sur le site internet de l’ambassade des États-Unis en Guinée ? Cette horloge rappelle que la période de transition a commencé depuis le 1er janvier 2023 et qu’elle durera 24 mois, conformément à un accord entre les autorités guinéennes et la CEDEAO.
En répondant aux États-Unis pour cette simple mesure, le ministre Morissanda Kouyaté a suscité des soupçons quant à la volonté des militaires de quitter le pouvoir dans les délais impartis. Il a ouvert la boîte de Pandore des tensions inutiles qui ne manqueront pas d’apparaître à cause de ses propos.
Cette sortie laisse l’opinion publique se demander si le monologue ne domine pas cette transition en refusant toute voix discordante. La position du ministre est un véritable saut dans l’inconnu, car elle ne facilite pas la tâche du colonel Mamadi Doumbouya pour convaincre la communauté internationale de sa volonté de quitter rapidement le pouvoir.
Dans de telles circonstances, le silence aurait été préférable ou il aurait dû convoquer l’ambassadeur américain en poste à Conakry pour plus d’explications au lieu de créer des tensions inutiles.
Par Fadima Mara
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