Depuis la chute d’Alpha Condé, des opinions se polarisent sur le troisième mandat de ce dernier, vu selon elles comme la cause directe du coup d’État intervenu le 5 septembre 2021 dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest riche en sous-sol. Alpha Condé, qui est un pur produit de la France, du fait d’avoir vécu longtemps dans ce pays dès son jeune âge, ne partageait plus les mêmes orientations économiques que Paris. C’est la thèse que l’homme politique malien, Oumar Mariko ventile à l’opinion publique, accusant la France d’être derrière le coup d’État qui a renversé Alpha Condé.
»Je pense que la situation est grave en Guinée pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée », disait Macron.
On se rappelle, le président français Emmanuel Macron avait pris position contre le troisième mandat d’Alpha Condé. « Je pense que la situation est grave en Guinée pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée », avait dit Emmanuel Macron à la faveur d’une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique. « Le président Condé a une carrière d’opposant qui aurait justifié qu’il organise de lui-même une bonne alternance. Et d’évidence, il a organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir. C’est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations », avait-il souligné contre le mandat de trop d’Alpha Condé.
Si Paris s’était opposé contre le troisième mandat d’Alpha Condé, cependant, la Guinée avait reçu de la part de ce pays colonisateur des engagements financiers à travers l’AFD. Le président Alpha Condé, en sa qualité du président en exercice de l’Union africaine (UA) à l’époque, a été reçu à Paris en novembre 2017, bénéficiant de tous les honneurs de la part du président Emmanuel Macron. Au cours de cette rencontre, le président français a annoncé l’engagement financier de son pays en faveur de la Guinée, une enveloppe de 500 millions d’euros qui devraient être déployés dans les secteurs prioritaires que les deux pays allaient identifier ensemble.
Pratiquement, jusqu’à la date du 22 novembre 2017, tout allait bien entre Alpha Condé et Emmanuel Macron. Mais des sources diplomatiques révèlent la propension d’Alpha Condé à s’approcher trop de la Turquie qui serait la cause qui a ravivé la colère de Paris, se penchant à chercher le plan B pour ce pays très riche de l’Afrique de l’Ouest où l’investissement chinois devient de plus en plus prédominant. Certaines langues se délient évoquant la guerre par procuration que la France, la Russie, la Chine, la Turquie et les États-Unis se livrent dans plusieurs pays africains, et l’exemple récent reste la Libye. La chute d’Alpha Condé ne serait pas anodine dans cette vue d’ensemble.
Par Makoura