LIBREVILLE – Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon après avoir renversé le président Aly Bongo le 30 août dernier, a rencontré cette semaine des entités sociales du pays afin de présenter sa vision pour la transition politique à venir.
Face aux journalistes, le général Nguema a défendu son coup d’État « sans effusion de sang » et a critiqué la communauté internationale qui, selon lui, condamne trop facilement certains putschs en Afrique tout en en acceptant d’autres.
« On nous condamne au sein de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) mais en même temps l’autre est venu par coup d’État. Quoi c’est parce que je ne suis pas enfant de président ? Et quand il accède on lui donne deux à trois ans de transition et ici au Gabon on dit non », a-t-il déclaré.
Le général Nguema a aussi précisé les grandes lignes de la transition politique qu’il envisage pour le Gabon. « On aura une Constitution d’un mandat renouvelable une fois. Tu viens tu fais ton premier mandat et si tu as un deuxième mandat tant mieux tu finis tu te retires et tu laisses le pays aux autres. Le Gabon n’est pas la terre de quelqu’un », a-t-il affirmé.
Ces déclarations interviennent quelques jours après que l’armée gabonaise a arrêté le président Bongo et dissous les institutions, prenant le contrôle du pays. La communauté internationale a largement condamné ce coup d’État, notamment l’Union Africaine et la France, ex-puissance coloniale.
Le général Nguema, qui était jusqu’à présent patron de la garde présidentielle de Bongo, semble déterminé à mener la transition politique à sa guise et à imposer sa vision pour l’avenir du Gabon. La suite des évènements dans ce petit pays d’Afrique centrale producteur de pétrole s’annonce incertaine.
www.guineeperspectives.com
Contact rédaction : (00224) 664 53 50 11