Après avoir passé neuf années derrière les barreaux, Foniké Manguê, Ibrahima Diallo et Billo Bah ont enfin retrouvé leur liberté. Cette libération est le résultat des efforts déployés par les religieux, qui ont œuvré pour rapprocher les positions entre le Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD) et les forces vives de Guinée, afin d’instaurer un dialogue franc en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel. Ibrahima Diallo, l’une des figures de proue du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), s’est récemment était ce mardi 31 mai dans l’émission Mirador de Fim pour parler de plusieurs sujets d’actualité.
Lors de cette émission, Ibrahima Diallo a souligné les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire, caractérisés par la violation flagrante de la loi et sa politisation excessive. Selon lui, le droit fondamental d’un détenu est de bénéficier d’un procès équitable, ce qui n’a pas été respecté dans leur cas. Il a également précisé que leur détention illégale indiquait que leurs arrestations étaient le fruit d’une prise d’otage, puisqu’il n’y avait absolument rien dans leur dossier. Ces déclarations laissent entendre que leurs ravisseurs étaient conscients de leur innocence.
Par ailleurs, Ibrahima Diallo a exprimé sa gratitude envers les religieux pour leur démarche, tout en évoquant les négociations qui ont finalement conduit à leur libération inconditionnelle. « Lorsque les religieux ont exprimé leur volonté de les rencontrer, l’administration pénitentiaire les en a informés, et ils ont donné leur accord. Les religieux sont venus accompagnés du ministre de la Justice, qu’ils ne souhaitaient pas rencontrer, étant donné qu’ils estimaient qu’il était à l’origine de leur situation. Néanmoins, ils ont engagé un échange basé sur la bonne foi, l’honnêteté et la franchise pour transmettre le message du gouvernement, à savoir leur libération conditionnelle en échange de leur engagement à ne pas poser d’actes pouvant compromettre la transition », a-t-il témoigné.
Et d’ajouter pour dire : « Face à cette proposition, ils ont refusé d’accepter une telle condition pour leur libération et ont exigé un procès juste et équitable. Le lendemain, le directeur de l’administration pénitentiaire est venu les chercher pour procéder à leur libération. Toutefois, ils ont demandé s’il s’agissait d’une libération simple ou conditionnelle, et le directeur a affirmé qu’il s’agissait d’une libération sans aucune restriction documentée. Le procureur les a également rassurés à ce sujet. »
Fadima Mara