Après un moment de sommeil, semble-t-il, la diplomatie guinéenne prend du poil de la bête. Une reprise de la main mesurée du président Alpha Condé vis-à-vis de certains pays voisins, qui étaient en sourdine, sous une forme de sanctions unilatérales, imposée par la Guinée d’Alpha Condé, dit-on, pour des raisons sécuritaires, une fermeture intervenue bien avant même l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
La 59e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO, tenue le 19 juin 2021 à Accra (Ghana), a été l’occasion ultime pour que la Guinée et le Sénégal règlent enfin leur différend sur la fermeture des frontières. Dans la solennité de l’évènement, le ministre guinéen de la Défense nationale, Mohamed Diané et son homologue sénégalais ont signé un accord de coopération militaire et technique entre la Guinée et le Sénégal, qui pose, comme l’indique le communiqué final de cette session, « les bases de la réouverture imminente de leurs frontières ».
À l’analyse. La signature de cette coopération militaire entre les deux pays est loin d’être un fait divers. Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, semble avoir balisé d’abord le terrain de cette médiation lors de sa récente visite d’Etat à Conakry. C’est l’avis de nombre d’observateurs avisés. L’on se rappelle, l’aspect sécuritaire était l’exigence principale de la partie guinéenne. Le président Alpha Condé a d’ailleurs évoqué le sujet lors d’une récente interview, accordée à Jeune Afrique.
Au-delà de moult interprétations de cette signature pour la réouverture des frontières, qui pourraient avoir au plan politique à l’interne de la Guinée, cependant, l’on peut être amené à dire sans risque de se tromper, qu’au plan régional, la Guinée est de retour avec force. La volonté politique d’Alpha Condé aura enfin pris le dessus sur le Sénégal de Macky Sall, avec la signature de cette coopération militaire (à rappeler) imposée d’ailleurs par la partie guinéenne.
Par Makoura