La Guinée-Bissau est un petit pays baigné par l’océan Atlantique ; limité au nord par le Sénégal, à l’est et au sud-est par la République de Guinée. Ce pays est en proie à des instabilités politiques depuis – qui se traduisent par des coups d’Etat en répétition.
1er janvier 2020, la commission électorale nationale (CEN) a proclamé vainqueur Umaro Sissico Embalo, à l’issue du second tour de l’élection présidentielle. C’est un scrutin émaillé antérieurement de plusieurs négociations. Les protagonistes sont tous des anciens Premiers ministres : Domingos Simoes Pereira du PAIGC et Umaro Sissoco Embalo du parti Madem, dissident du PAIGC.
Un pays sous l’influence régionale
La Guinée-Bissau est un pays lusophone. Mais sa politique intérieure a été naguère influencée par un amas de pays dont la Guinée, le Sénégal et l’Angola… C’est pour cette raison d’ailleurs la Cedeao a confié à la Guinée et la Sierra Leone la crise bissau-guinéenne afin d’obtenir un compromis politique. Celui-ci a finalement été signé à Conakry en novembre 2016, notamment par toutes les parties en conflit.
Umaro Sissoco Embalo, candidat de Macky Sall ; Domingos Simões Pereira, Candidat d’Alpha Condé ?
Le vainqueur de la récente élection présidentielle en Guinée-Bissau n’en cache pas son amitié avec le président Sénégalais Macky Sall ; et de plus près, à l’égard de l’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo. Umaro Sissico Embalo dit d’ailleurs que Macky Sall l’a beaucoup aidé. Et de l’autre côté, il s’attaque ouvertement à Alpha Condé, que ce dernier (ne voulait pas) qu’il soit président. Loin s’en faut ; parce que le président du Parti Madem a été le premier protagoniste dans la crise bissau-guinéenne à récuser la médiation guinéenne avec Alpha Condé sans autant s’attaquer aux autres médiateurs proposés à cet effet par la Cedeao.
Certains observateurs vont jusqu’à analyser sous l’angle de l’influence régionale, parlant de la médiation guinéenne dans la crise bissau-guinéenne. L’ancien président guinéen, Lansana Conté, en son temps, avait marqué de manière flagrante l’influence grandissante de son pays auprès de son voisin la Guinée-Bissau ; la guerre civile de 1998-1999 avait contraint la Guinée d’envoyer les contingents dans ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest sous l’appellation « opération Gabou ».
Même si pour l’heure la victoire de Umaro Embalo est tombée comme un couperet pour Sékhoutouréya, par contre, la Guinée d’Alpha Condé ne serait pas prête à céder le terrain au Sénégal de Macky Sall. Surtout que le Portugal et l’Angola semblent s’éloigner de la crise de leur pays chéri.
Alpha Barry