Nous savons qu’un gouvernement de transition a peu de marge de manœuvre tant du point de vue des enjeux de développement que de la volonté d’opérer des changements profonds. Souvent, faute de temps à long terme, beaucoup pensent que le gouvernement de transition doit uniquement s’occuper à expédier les affaires courantes. L’ex Premier ministre Mohamed Béavogui l’avait dit, pensant que son discours serait bienvenu, mais la suite, nous la connaissons tous. Il est parti sous prétexte qu’il allait suivre sa convalescence.
À la différence de l’actuel Premier ministre Bernard Goumou, qui suit son chemin développementaliste en faisant preuve de plus de sérieux dans la conduite des affaires gouvernementales. Mais là aussi, il semble davantage être un communicateur qu’une personne venue accélérer les choses. C’est dans ce contexte d’évaluation à mi-parcours des ministres du gouvernement de transition que nous avons eu l’audace, à travers nos lecteurs, de demander leur avis concernant les ministres qui devraient partir.
Dans un premier temps, les points de vue allaient dans le sens d’un remaniement complet du gouvernement actuel. Mais de manière plus pondérée, certaines critiques poignantes ont pu être dégagées.
Dans ce lot, le nom qui revient le plus souvent est celui de l’actuel ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba. Depuis son arrivée, il serait plutôt dans un discours sékou-touréiste contre les compagnies minières, ce qui n’est pas sans conséquences. En effet, cela freinerait les investissements des multinationales, sous prétexte qu’il s’agit d’un gouvernement non légitime. La pression exercée par le ministre sur les opérateurs miniers privés serait donc contre-productive.
L’actuel ministre de la Fonction Publique, Julien Yombouno, est aussi fréquemment cité par nos lecteurs. Certains estiment qu’il ne sait pas encore ce qu’il fait. D’autres saluent une dynamique audacieuse pour mener à bien cette réforme. Mais les critiques tendent à le reléguer au second rang des ministres qui devraient quitter le gouvernement. Toutefois, selon certaines sources, le colonel Mamadi Doumbouya apprécierait sa conduite de la réforme de la fonction publique, qu’il juge importante.
Le ministre de l’Intérieur, Mory Condé, apparaît également dans les commentaires des lecteurs comme un sérieux partant du gouvernement Bernard Goumou, bien qu’il soit parfois le « chouchou » de Doumbouya. On lui reproche amateurisme et confusion au sujet du calendrier d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Son évaluation devrait plutôt se baser sur sa capacité à mobiliser les ressources pour l’organisation des élections et à avoir un discours de vérité pour convaincre les partis politiques de s’inscrire dans le processus de transition.
Le ministre des Affaires étrangères est aussi visé par les critiques des lecteurs. On lui reproche de tenir un discours peu diplomatique et apaisé, ce qui est problématique dans ses fonctions. Lui aussi, selon nos lecteurs, devrait quitter le gouvernement Bernard.
Enfin, les ministres de la Pêche et du Commerce sont également critiqués par nos lecteurs en raison de la vie chère, malgré leurs efforts de sensibilisation. Les prix des produits de première nécessité continuent d’augmenter sur les marchés.
Par la rédaction
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