La Côte d’Ivoire et la Guinée se sont récemment retrouvées dans une situation électorale difficile et à vapeur culinaire. Deux présidents (Alpha Condé et Alassane Ouattara) au terme de leur deuxième mandat, ont changé la Constitution de leurs pays respectifs et aux conséquences desquelles les deux ont été réélus à l’issue d’un scrutin contesté par leurs adversaires.
L’indépendance de la Côte d’Ivoire et celle de la Guinée ne se valent pas vis-à-vis de la France. L’histoire est têtue. La Guinée jadis est ce territoire qui a voté ‘’NON’’ sous l’égide de Sékou Touré contre le projet référendaire de la cinquième république française. Ce « Non » est désormais inscrit dans les annales de l’histoire concernant les relations des deux pays.
Le 18 octobre 2020, la Guinée a organisé son élection présidentielle – inclusive mais financée sur fonds propres et dont le processus a été salué par les observateurs de la CEDEAO, de l’Union africaine et la société civile guinéenne. Le vainqueur de ce scrutin est Alpha Condé, réélu pour une troisième fois consécutive, mais sa réélection est loin d’être acceptée par son rival, Cellou Dalein Diallo, le candidat de l’UFDG et originaire de la Moyenne Guinée.
Le vainqueur Alpha Condé n’a pas tardé après sa victoire de tendre la main à ses adversaires pour un éventuel dialogue. Mais son appel n’est toujours pas entendu par le camp d’en face. Les organisations de la sous-région, ONU et des pays amis à la Guinée, ont félicité le président réélu. Mais la France tarde toujours à féliciter Alpha Condé et s’est montrée très critique à l’égard du processus électoral du 18 octobre.
Mais Macron chérit Alasssane Ouattara
« Je tenais à vous féliciter et vous transmettre ainsi qu’au peuple ivoirien tous mes vœux de succès ». C’est avec ces mots que le président français Emmanuel Macron félicite le président ivoirien, Alassane Ouattara. Dans un courrier daté du 11 novembre et dont l’AFP a eu copie ce dimanche, le chef de l’État encourage son homologue ivoirien à poursuivre le « dialogue » avec l’opposition…
Selon tant d’observateurs avertis, estiment que cette félicitation d’Emmanuel Macron à l’endroit de son homologue ivoirien pour sa réélection est une donne diplomatique qui ne surprend guère pour qui connaît l’emprise de la France dans les affaires intérieures de ce pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’indépendance du pays jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo. Et enfin, ces mêmes observateurs ajoutent aussi que le président Alpha Condé, quant à lui, devrait savoir désormais sur quel pied marcher.
Karamo Wagué