De la prise du pouvoir le 05 Septembre 2021 jusqu’au démarrage effectif de la transition en Guinée, nous avons dénoncé et rejeté toutes propositions ayant pour but de hâter la transition tout en louant le caractère opportun du coup d’Etat.
Nous avions même proposé une durée de la transition de trois ans au moins, lorsque certaines organisations politiques et de la société civile soutenues par la « CEDEAO » imposèrent leur volonté, fixant ainsi la durée de la transition à 2 ans.
S’il faut se sentir soulager d’être débarrassé du régime corrompu et méprisant de Alpha CONDE, il faut encore plus se réjouir des tâches exaltantes que cette transition a le devoir d’accomplir au delà d’une simple organisation des élections. Car nous le savons désormais : parmi les problèmes qui ont paralysé la Guinée et provoqué sa chute, il y’a bien des calculs politiques de certains hommes politiques peu amoureux de la Guinée et qui privilégient leurs intérêts au détriment de l’intérêt général.
L’autre problème auquel la Guinée est confrontée est que sa débâcle s’est métastasée jusqu’aux structures fondamentales de la nation de telle sorte qu’aucun président issu des compromis électoraux ne peut résoudre.
La Guinée a donc besoin d’un patriote pragmatique, conscient des problèmes du moment et qui n’a eu besoin d’aucun compromis politique pour accéder au pouvoir comme le CNRD qui a aujourd’hui la lourde charge, le droit et la pleine capacité de refonder notre nation avant de passer la main à d’autres guinéens issus des élections.
Voilà ce qui justifie les ambitions de refondation annoncée par le CNRD et qui mérite le soutien sans faille de tous les patriotes guinéens de l’intérieur et de l’extérieur.
C’est vrai qu’il y’a lieu de s’inquiéter quant à l’issue de la transition et l’exécution de certains points importants de son contenu, notamment le RAVEC à partir duquel le fichier électoral sera extrait; l’avant-projet de la nouvelle constitution que nous attendons depuis plus de six mois.
Cependant, ce n’est pas une raison pertinente de vouloir bâcler cette refondation. Si les 24 mois imposés ne sont plus tenables, il y’a lieu de rediscuter et de renégocier le contenu de la transition dans l’intérêt du guinéen. Nous n’avons pas à profiter de cette malheureuse réalité en faisant des amalgames entre les conditions de vie de la population et ce glissement du calendrier dans le seul but de provoquer une panique populaire.
Par ailleurs, combien parmi ceux qui critiquent ce « glissement » de délai ont vraiment contribué à son respect ?
N’avons – nous pas alerter sur un éventuel glissement de délai pendant qu’ils luttent pour des intérêts mesquins au sein des coalitions politiques ?
Qu’ont-ils fait concrètement pour éviter ce glissement ? N’étaient-ils pas aux quatre coins du monde pour foirer les bonnes intentions des partenaires financiers de la transition ?
Voici les « leaders » qui, depuis la prise du pouvoir par le CNRD, n’ont rien fait de pertinent en faveur de cette période exceptionnellement difficile pour les guinéens, qui ont même boycotté le cadre de dialogue national, et qui, aujourd’hui exigent le respect du délai des 24 mois.
On peut même affirmer sans risque de se tromper que le seul mobile de ces « leaders » a été d’utiliser les calculs politiques pour provoquer ce glissement et par la suite, en profiter pour enfoncer le clou dans la souffrance du guinéen.
L’autre raison qui provoquerait le glissement du délai de 24 mois est le coût trop salé du retour à l’ordre constitutionnel : sur un budget de 600 millions de dollars US, l’Etat de Guinée n’a pu mobiliser que 6,67% du montant et il est expressément mentionné dans les accords signés avec la « CEDEAO » que ce dernier doit venir en appui pour encourager les partenaires à financer l’organisation des élections. Ce qui n’est pas encore fait à ce jour.
Le Président de la transition aurait dit ne pas vouloir passer un jour de plus à l’issu des 24 mois de la transition, cependant ne perdons pas de vue que la mise en œuvre de cette volonté dépend foncièrement des efforts conjugués de tous les acteurs de la transition.
Encore une fois, si les 24 mois imposés ne sont plus tenables, il y’a lieu de rediscuter et de renégocier le contenu de la transition dans l’intérêt du guinéen.
Il faut donc penser à un gouvernement inclusif et permettre à tous les acteurs de la transition de tirer les leçons de cet accident de parcours et se racheter en œuvrant efficacement pour le respect du nouveau délai qui sera fixé en commun accord.
En outre, il faut revoir le contenu et le budget de la transition pour permettre de financer les activités sans attendre le financement extérieur.
En fin il faut réouvrir le cadre de dialogue permanent, inclusif, sincère et responsable. Qu’on sache que plus absent sera le dialogue inclusif et sincère, plus inopportunes seront les élections.
Il serait plus utile et désintéressé d’exiger au CNRD de poursuivre ses actions de refondation et de moralisation de la vie publique publique en Guinée, que d’exiger les élections à la va vite.
Toutes démarches exigeants la tenue des élections avant le 31 Décembre 2024 est politique et ne servent que des intérêts politiques et mesquins. Car aucune baguette magique de quel que leader que ce soit ne permettra de changer le quotidien du guinéen, surtout lorsque la majorité des prétendants au pouvoir sont soupçonnés de détournement. Ils veulent juste écarter les militaires pour continuer à duper le bon peuple.
À tous les patriotes guinéens de l’Upag et d’ailleurs, ne vous y trompez pas, abstenez-vous de militer pour des intérêts particuliers. Pour l’instant, le combat qui consiste à exiger le départ du CNRD n’est pas le nôtre.
Nos intérêts intérêts, les intérêts du peuple de Guinée sont ailleurs et non nullement liés à l’organisation des élections ou le départ du CNRD.
Nous y reviendrons…
Courage et confiance en notre avenir politique
La Guinée aux guinéens / Upag Les Patriotes
Cheick Oumar Traoré / [email protected]