Lundi 20 janvier, à l’occasion du point de presse de USTG, branche Abdoulaye Camara, votre quotidien en ligne a posé des questions relatives à la crise qui secoue actuellement le secteur de l’éducation, au secrétaire général du syndicat national de l’éducation (SNE), Michel pépé Balamou.
En répondant à nos questions, Michel pépé Balamou dit que la crise actuelle au niveau du secteur de l’éducation est récurrente depuis 2016, celle notamment relative à la grève des enseignants contractuels concernant leur engagement à la fonction publique. Pour lui, cette crise est d’un seul sous-secteur de l’éducation, faisant notamment référence à la grève portée par Aboubacar Soumah.
Concernant ce sujet, le syndicat national de l’éducation décrit la crise : « Nous nous pensons qu’au niveau des fédérations de l’éducation, le gouvernement doit savoir trouver les solutions préventives à ces crises. Et nous avons remarqué que généralement, on aime déplacer les crises dans notre pays. On apporte des solutions conjoncturelles à des crises structurelles, et ce n’est qu’un secteur de l’éducation qui est affecté – et aujourd’hui, généralement, ce sont des enfants des pauvres familles qui se démerdent à débourser… pour trouver de fournitures scolaires. Aujourd’hui, on a une formation bâclée. Imaginez ceux qui ont eu le bac en 2019, presque, ce sont des gens qui ont un handicap intellectuel à vie. D’autant plus qu’en 2017, ils étaient en 11éme année ».
Par ailleurs, Michel pépé Balamou dit qu’ils sont interpellés à leur responsabilité sociale – qu’autant qu’un syndicat de l’éducation défend le travail et le travailleur.
Selon lui, « une fois le travail qualifié et les ressources générées de la qualification de ce travail, que nous devons penser aussi demander aux patrons d’améliorer nos conditions de vie et de travail. Mais aujourd’hui, tout est focalisé uniquement que pour des revendications salariales. Alors que l’éducation, aujourd’hui, a de sérieux problèmes. Notre système éducatif est évanescent, nos formateurs ont un niveau au rabais, nos apprenants ont un handicap intellectuel. Grosso modo, c’est le système éducatif qui est malade. Ce système fera en sorte que demain la nation va périr, parce qu’il n’y a de ressources que d’hommes (…) », a-t-il dit.
Michel pépé Balamou a aussi interpellé leurs camarades d’autres structures syndicales, sans nommer Aboubacar Soumah du Slecg. Il propose que seule une synergie d’action parvienne à améliorer sensiblement les conditions de vie des enseignants. Il a aussi ajouté que leur revendication concerne la revalorisation des primes des enseignants en lien avec le statut particulier de l’éducation. (Voir vidéo !)
Mamadou Dian Bah